Le parquet de Milan (nord) a ouvert une enquête sur la vente en avril dernier du club de football AC Milan par Silvio Berlusconi à des investisseurs chinois, dont le prix pourrait avoir été «gonflé» à des fins de recyclage, a affirmé hier le quotidien La Stampa. Les procureurs milanais veulent vérifier si le prix de vente de 740 millions n'a pas été surévalué pour permettre le rapatriement en Italie d'importantes sommes d'argent depuis l'étranger, selon ce journal. Il n'a pas été possible dans l'immédiat de confirmer l'ouverture de cette enquête auprès du parquet de Milan ou des avocats de l'ancien chef du gouvernement italien. Plus de 30 ans après le début de l'ère Silvio Berlusconi, marquée par 29 trophées dont cinq Ligues des Champions, le prestigieux club italien avait été officiellement racheté le 13 avril pour 740 millions d'euros par des investisseurs chinois menés par le mystérieux Li Yonghong. L'opération conclue, tortueuse et pleine de retournements de situation et de retards, portait sur le rachat de 99,93% des parts du club, ainsi que le rachat de la dette du club, soit 220 millions d'euros au 30 juin 2016. Mais le projet avait considérablement évolué depuis ses débuts, le groupe d'investisseurs chinois se réduisant au fur et à mesure face aux difficultés à réunir les fonds et à les faire sortir de Chine où la législation dans ce domaine s'est récemment durcie. Pour faire aboutir le projet, Li a dû baser sa société au Luxembourg et a surtout dû obtenir le soutien du fonds d'investissement américain Elliott. Celui-ci lui a accordé un prêt de plus de 300 millions d'euros à des taux d'intérêt importants (jusqu'à 11% pour certaines tranches selon les médias italiens) à rembourser dans les 18 mois. Avec Berlusconi, l'AC Milan a accumulé les Ballons d'or (Gullit, Van Basten, Shevchenko, Kaka) et a été huit fois champion d'Italie et cinq fois vainqueur de la Ligue des champions. Le club occupe actuellement la 11e place du championnat d'Italie avec 23 points de retard sur le leader Naples après 20 journées.