Le comportement dévastateur de l'être humain a eu raison de la beauté et de la propreté des lieux à l'état sauvage. La corrosion se propage tout au long de la côte-est de Béjaïa, notamment au niveau des plages de la commune de Boukhelifa. L'autorisation d'ouverture des plages à la baignade dépend-elle uniquement de la qualité de l'eau ou bien à tout l'environnement de ces dernières? Sinon, quel est le meilleur moyen pour sensibiliser et responsabiliser chaque estivant quant à son rôle à jouer pour sauvegarder et maintenir la propreté des lieux? Cependant, ni les campagnes de sensibilisation, pourtant très médiatisées pour la protection de l'environnement ni les efforts insuffisants des autorités locales n'ont eu raison des comportements dévastateurs, destructeurs des ennemis de la nature. Malgré la timide campagne de nettoiement qui a précédé l'ouverture officielle de la saison estivale, les plages de Boukhelifa des lieux dits 7e au 15e en passant par le club hippique, Acherchour et El Maghra, sont devenues en peu de temps des poubelles à ciel ouvert. Toute cette grande surface non encore exploitée pour la construction d'autres villages touristiques s'est dégradée au point de ressembler à une décharge publique, au vu du nombre incalculable de poubelles entassées, d'ordures ménagères, de canettes et bouteilles de vin et de bière. En outre, ce ne sont pas les accusés qui manquent, c'est plutôt le coupable qui reste à déterminer quant au manque de civisme régnant au sein de la société. En effet, tout un chacun tente de dégager la responsabilité sur l'autre devant cette situation plus qu'inquiétante. «Nous payons de 50 à 300 DA selon le type de véhicule que nous avons, la tâche de nettoiement doit être incluse dans le contrat de location s'il existe réellement; les gérants des parkings gardés ne font que ramasser de l'argent. Nous ne sommes pas responsables entièrement», nous déclare un groupe d'estivants séjournant à la plage d'Acherchour. En contrepartie, l'un des nombreux gardiens de parking rejette la balle en déclarant «notre tâche est de garder les véhicules en stationnement, le reste n'est pas notre affaire», clair, net et précis. A qui la faute dans ce cas, devant le manque de communication? A l'APC, à l'APW? qui ont d'autres chats à fouetter ou bien au manque de civisme des citoyens pour ne pas dire les estivants, car avant l'arrivée de la main dévastatrice de l'homme, les plages étaient très propres à l'état naturel. Pour un véritable projet de société qui doit émaner de la réforme éducative, l'éducation civique s'impose comme première éducation de base avant tout.