Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane «Les opérateurs privés peuvent acquérir ou affréter des avions pour les opérations d'exportation», a annoncé le ministre des Travaux publics et des Transports. Les opérateurs privés sont invités à l'exploiter. L'activité de transport des marchandises ne sera plus du ressort des sociétés étrangères. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, a annoncé dimanche dernier l'ouverture du fret maritime et aérien aux opérateurs privés algériens en vue de satisfaire les demandes d'exportation. S'exprimant lors d'une réunion avec les membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi de règlement budgétaire de 2015, le ministre a indiqué que la décision d'ouvrir le fret maritime et aérien aux opérateurs privés nationaux intervient dans le cadre de la nouvelle orientation de l'économie nationale vers l'exportation. Il a rappelé que le cadre législatif relatif à l'ouverture du fret aérien existait depuis 1998, mais il est resté gelé. Selon lui, la levée du gel sur cette loi concernera en premier lieu le transport des marchandises. «L'ouverture de cette activité au privé permettra de transporter les produits locaux destinés à l'exportation, y compris les produits agricoles ce qui permettra de créer de nouveaux emplois», a affirmé Zaalane. Aiguisant ses arguments, l'hôte des députés a expliqué que «Air Algérie ne peut satisfaire toutes les demandes des opérateurs en matière d'exportation de marchandises». Il faut reconnaître que l'Etat enregistre des pertes énormes qui se chiffrent en milliards de dollars chaque année à cause de la vétusté de ses pavillons maritime et aérien. Les capacités de transport de marchandises sont très faibles et loin de répondre à la demande croissante de la marchandise à transporter. Pour pallier ce problème, l'Etat fait appel à des sociétés étrangères, une prestation qui lui revient trop cher. Le ministre a indiqué par ailleurs qu'une journée d'information sera organisée prochainement au profit des opérateurs sur les modalités d'obtention d'autorisations de transport de marchandises par voies aérienne et maritime. Ainsi, les opérateurs privés peuvent acquérir ou affréter des avions pour les opérations d'exportation. Cette activité créatrice d'emplois peut intéresser de nombreux opérateurs qui guettent l'ouverture de ce secteur. Le premier responsable du secteur des transports a en outre indiqué que le gouvernement avait pris plusieurs mesures pour renforcer le transport maritime à travers un programme d'acquisition de 24 navires, précisant que 7 à 10 navires ont été achetés jusque-là. «Aujourd'hui, nous devons penser au secteur national avec ses deux composantes publique et privée», a soutenu le premier responsable du secteur. Il y a lieu de rappeler que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait invité décembre dernier à l'occasion de l'inauguration de la Foire de la production algérienne (FPA), les opérateurs privés à investir dans le domaine du fret aérien et maritime pour satisfaire les demandes d'exportation vers les marchés extérieurs. Par ailleurs, le ministre a annoncé le lancement des travaux de réalisation du port de Cherchell avant la fin du 1er semestre de l'année 2018. Il a également ajouté que le lancement du projet avait été initialement prévu au mois de novembre dernier, mais l'on a préféré ne pas se précipiter, en vue de réunir toutes les mesures et toutes les conditions pour assurer à ce projet, un lancement dans les meilleures conditions. Abordant le transport ferroviaire de marchandises le ministre a fait état de la décision de raccorder l'ensemble des entreprises économiques au réseau ferroviaire, particulièrement les entreprises activant dans les secteurs du ciment et de la métallurgie. Le ministre a assuré que le secteur a de tout temps été au centre des préoccupations des pouvoirs publics comme vecteur du développement socio-économique. Le ministre a précisé que les projets relevant des secteurs des transports et des travaux publics qui n'ont pas encore été réceptionnés ou qui ne sont pas encore opérationnels, sont «des fonds dormants, car ils ne contribuent pas au développement économique, d'où l'objectif essentiel, qui est le parachèvement de ces projets, et l'amélioration des prestations». Il a ajouté que fin 2017, une amélioration a été notée, à travers le paiement des créances de plusieurs entrepreneurs étrangers et locaux, et ce, grâce aux décisions du Conseil des ministres, lesquelles ont permis l'affectation d'un budget pour le versement de ces créances.