Solde ou arnaque telle est la question? Des citoyens en délire «s'affrontaient» pour être les premiers à dénicher la bonne affaire qui se transforme, dans certains cas, en bonne arnaque... Suivez-nous! Et c'est parti pour cinq semaines de rabais! Le coup de starter des soldes d'hiver a été donné, jeudi dernier (elles se poursuivront jusqu'au 28 février, ndlr). Dès le premier jour et les premières promotions, les mordus du «shopping» ont pris d'assaut les magasins de la capitale. Néanmoins, le grand «rush» a eu lieu, vendredi dernier, premier jour du premier week-end des soldes où des citoyens en délire «s'affrontaient» pour être les premiers à dénicher la bonne affaire. C'est le cas au centre commercial de Bab Ezzouar où tous les accès routiers qui y mènent étaient complètement bouchés! Après des heures d'embouteillages monstres il faut jouer des coudes pour arriver à se frayer un chemin au milieu de milliers de personnes atteints par la fièvre acheteuse. Et même si on a la chance d'y arriver, il faut faire la queue pendant un bon moment en attendant que l'agent de sécurité nous fasse rentrer dans des boutiques archicombles. «Je n'en peux plus, c'est irrespirable, je sens que je vais m'évanouir...», lance Lilia une quinquagénaire qui frôle l'asphyxie. Cela n'a toutefois en rien alterné sa détermination à aller jusqu'au bout de sa «mission solde». En fait, Lilia et ses camarades de «combat» se bousculent car ils souhaitaient, être les premiers à faire de bonnes affaires en évitant la rupture des stocks, même si pour le moment on n'en est qu'à la première démarque. Et il semble qu'ils n'avaient pas tort puisque les magasins se vidaient de leur marchandise au même rythme que les clients. «J'ai dû me battre avec une autre femme pour gagner cette robe», exhibe fièrement une jeune fille comme si l'on montrait un trophée...Au même moment, une bousculade éclate au niveau d'une cabine d'essayage de la franchise d'une grande marque internationale de prêt-à- porter! Cris et noms d'oiseaux fusent, on est à la limite d'en arriver aux mains. Alors certains, las d'attendre, préfèrent essayer directement leurs articles, sans même enlever leurs vêtements. Les employés qui ont été renforcés pour la circonstance sont dépassés. «On n'y arrive plus, on n'y arrive plus», avoue l'un d'eux au bord de la crise de nerfs. Cette folie acheteuse n'est pas spécifique qu'au centre commercial de Bab Ezzouar. C'est la même ambiance à Ardis, chez Carrefour ou même au niveau des petits magasins d'Alger-Centre ou sa banlieue. Ces derniers affichent carrément des rabais qui vont jusqu'à 70%. Les articles prisés sont bien sûr les vêtements, mais aussi des achats reportés tels que l'électroménager, la vaisselle, les jouets pour enfants... qui sont aussi en mode rabais. On n'a pas encore droit aux mégasoldes auxquelles on s'est habitués ces dernières années. «Mais il y a quand même de bonnes affaires. J'ai par exemple trouvé des baskets de grandes marques mondiales, cédées à peine à 4000 dinars alors qu'elles dépassent en temps normal les 7000 dinars. Je sais que si j'attends, elles seront encore moins cher mais je risque de ne pas trouver ma pointure ou ne plus trouver du tout ce modèle. Je préfère donc ne pas prendre de risque...», avoue Farid qui semble tout heureux de l'affaire qu'il venait de faire. Ce n'est pas le cas de Kamilia et Faouzi un jeune couple qui parle carrément d'arnaque des soldes. «L'annonce des soldes n'est qu'un appât pour attirer les clients et une pratique qui reflète la cupidité des commerçants, notamment ceux qui annoncent des réductions de 80% des prix», estiment-ils. «Plusieurs magasins mettent en évidence sur leur devanture des affiches de soldes et de réductions et une fois dans le magasin, le client découvre à sa grande surprise que les réductions ne concernent pas les produits qui l'intéressent», se désolent-ils. Fella, elle, estime avoir été volée par certaines grandes marques qui vendent pendant les soldes plus cher que durant la période normale. «En rentrant à la maison, j'ai déchiré le nouveau prix collé sur l'ancien pour voir le vrai prix de l'article. A ma grande surprise, il y avait 300 dinars de plus en... solde», peste-t-elle en regrettant d'avoir failli «mourir» asphyxiée pour, à la fin, se faire arnaquer... Voilà donc un petit topo des premiers jours des soldes «made in bladi»...