Le public venu en force a fait un triomphe au chanteur Plus d'un titre qu'il psalmodie nécessite désormais des études universitaires comme il est de coutume dans des grandes écoles spécialisées dans le chant. Le messager de l'amour et de la paix, Farid Ferragui, n'est pas passé inaperçu en se produisant à Oran en fin de journée de vendredi, clôturant ainsi les festivités populaires de Yennayer organisées par la très célèbre association Numidia en collaboration avec Le Haut Commissariat à l'amazighité, la direction de la jeunesse et des sports ainsi que la direction de la culture de la wilaya d'Oran. N'étant pas méconnu de la scène artistique aussi algérienne qu'internationale, Farid Ferragui a laissé sa trace sur les planches de la salle de Cinéma le Maghreb, ex-Régent, en signant son gala par une réussite tout à fait semblable à d'autres artistes qui se sont produits dans ce prodigieux podium comme Johnny Halliday et tant d'autres. Prévu à 15h, le spectacle a commencé bien avant à la faveur de l'engouement des spectateurs venus des quatre coins de la wilaya d'Oran et des autres wilayas environnantes. Le chanteur, lui, n'a accusé aucun retard en faisant son apparition triomphale sous les ovations du public présent en force. Farid Ferragui égal à lui-même vu sa modestie, a bercé ses fans en leur proposant un chant pudique reposant sur le verbe tout aussi pudique. Dans son oeuvre, le chanteur, caressant en douceur son luth, a varié ses thèmes en haussant crescendo sa prestation plongeant les présents dans une sorte d'hypnose. Faut-il le dire, Farid n'est en rien différent des célèbres artistes s'imposant en chantant tout et en imposant une certaine écoute musicale tant apaisante loin des bruits tapageurs. Pour plus d'un, le chant de Farid Ferragui est une thérapie, son verbe lui a valu un tel titre. Il n'a donc pas dérogé à cette règle qu'il s'est forgée au fil de l'évolution de sa carrière. Il n'en revient pas dans sa prestation, sans détoner ni fausser la route dans son oeuvre qu'il a signée au profit des Oranais en leur offrant un plateau artistique aussi bien riche que varié en matière de vocabulaire entiché tant réverbérant dont la terminaison s'achève par une incroyable rime propre au chanteur. Plus d'un titre qu'il psalmodie nécessite désormais des études universitaires comme il est de coutume dans des grandes écoles spécialisées dans le chant. Le chanteur n'est pas bavard dans son spectacle, il s'est contenté de satisfaire son public. Celui-ci n'a pas été ingrat à son égard. Chacune de ses rimes est ovationnée, accompagnée par des youyous lancés de temps en temps par des femmes présentes. Au final, ce public s'en est sorti satisfait et subjugué après avoir eu droit à des chansons dont le secret de la déclamation revient à Farid Ferragui. C'est ainsi que les festivités de Yennayer, ayant battu leur plein à Oran pendant 10 jours, ont été clôturées en beauté. Plusieurs manifestations culturelles ont été organisées depuis le 09 janvier. Dans cette activité, les Oranais ont eu droit à un programme riche en se rendant aussi bien aux Musée d'art moderne (Le Mamo), qu'à la cinémathèque d'Oran ou encore au théâtre régional pour prendre part à des conférences dédiées à la fête amazighe. Des expositions de bijoux, de tapis ou de photos, des projections vidéos, et des tours de chant et de danse organisées par des associations culturelles ont constitué l'essentiel de ce programme qui a été concocté par l'Association Numidia. Ledit programme a reposé entre autre sur les inévitables «Idebbalen», la danse chorégraphique et le défilé de mode de vendredi, un spectacle de marionnettes, Babour Ghrek de Hamid Bahfir, ainsi que la projection du film Azul du réalisateur Nabil El-Korbi. Ce n'est pas tout. Les présents ainsi que des chercheurs, des étudiants et des curieux se sont rendus dans des sites historiques amazighs à Cap Falcon et Misserghine. La Montagne de Baya du défunt Azzedine Meddour est, encore immortalisée, en faisant sa projection alors que le théatre régional Abdelkader Alloula a abrité le soir même un spectacle de chant animé par Belaïd Tagraoula, Celia Ould Mohand et Zemouri Samir avec la participation de «Urar Ixalat» (troupe de chants traditionnels). Les conférenciers comme Babadji Messaoud, Ouras Karim et Naouel Kerrouche n'ont pas manqué le rendez vous en intervenant aussi bien au Musée des arts modernes qu'à l'Usto. Au final, tout le monde s'en sort gagnant, notamment à la faveur de l'officialisation de Yennayer en le promouvant en tant que journée fériée, chômée et payée, revendication satisfaite après un combat de longue haleine dans lequel l'association Numidia a pris part en faisant ingénieusement valoir cette journée par des activités rentrant dans ce cadre. Le rendez-vous est pris pour l'année prochaine.