Le chef de la diplomtie algérienne L'Algérie maintient son refus d'engager son armée en dehors des frontières. Le rappel de cette position immuable a été fait, hier, par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel. Ce dernier qui s'exprimait à l'émission «Invité de la rédaction» de la radio algérienne Chaîne 3, a expliqué, cité par l'APS, que la priorité de l'Algérie est accordée à la lutte antiterroriste dans la région. Le ministre a, dans ce contexte, fait état de l'aide logistique et humanitaire importante apportée par l'Algérie aux pays de la région. Il citera à titre d'exemple la formation des troupes d'élite spéciales pour la lutte antiterroriste en territoire saharien, au Niger, au Mali, ainsi que dans d'autres pays de la région. «Nous avons consacré ces 10 dernières années près de 100 millions de dollars dans l'aide et le support. L'Algérie apporte sa contribution. Il y va de la sécurité de l'Algérie bien évidemment pour préserver notre pays, mais nous le faisons également par devoir de solidarité», a indiqué Messahel. Le chef de la diplomatie algérienne qui a relevé l'importance de la question de la lutte antiterroriste, notamment avec le retour des combattants du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daesh) dans différents pays, a souligné que l'Algérie entourée de plusieurs zones de turbulence, maintient à haut niveau sa vigilance. Revenant sur la crise dans ces pays voisins, Abdelkader Messahel a réitéré l'importance de la «solution politique», la considérant comme la seule pouvant préserver l'unité et l'intégrité territoriale. «Nous travaillons sur une solution politique qui préserverait l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye et du Mali, qui permettrait également à ces pays de retrouver leur stabilité à travers des institutions fortes», a-t-il soutenu, appelant à la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, signé à Bamako en 2015. Evoquant la 14ème Conférence ministérielle du «Dialogue 5+5» organisée avant-hier à Alger, le chef de la diplomatie algérienne a considéré que la rencontre, marquée par une présence qualifiée de «rare» de tous les représentants des pays membres, était «opportune dans la mesure où elle a permis par l'aspect informel du «Dialogue 5+5» à avoir des discussions très franches sur les différentes préoccupations de nos pays en vue d'approfondir à l'avenir cette coopération sur ces trois grandes problématiques: migration, sécurité, développement socio-économique». Sur le plan sécuritaire et la nécessité de son renforcement dans le classement du dernier rapport de l'Institut de sondage américain Gallup sur les 10 pays les plus sûrs dans le monde, le ministre s'est réjoui d'annoncer que l'Algérie occupe la 6e place, rappelant les efforts déployés notamment dans la dé-radicalisation, faisant d'elle le pays qui compte le moins d'éléments dans les rangs du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. Et sur cette approche de déradicalisation justement, le ministre a affirmé que l'Algérie est prête à partager son expérience avec d'autres pays, lors du Forum économique mondial de Davos où il se rendra aujourd'hui, pour représenter le président de la République. Enfin, Abdelkader Messahel a commenté la décision américaine de considérer El Qods comme capitale d'Israël, affirmant que cette décision «ne va pas dans le sens de l'apaisement et ne va pas dans le sens de recherche de solution, bien au contraire ça risque d'aller vers des dérapages et risque de donner lieu à un regain de tension et de violences dans la région». Le ministre a rappelé que la question d'El Qods a été discutée au niveau régional, et «nous allons nous réunir en tant que ministres des Affaires étrangères le 1er février au Caire pour voir les résultats du Comité que nous avons chargé de réfléchir à une stratégie, non seulement pour essayer de préserver la caractère international de la Ville sainte, mais également pour préserver le caractère tel que défini par les résolutions du Conseil de sécurité».