une nouvelle phase du dialogue inter-syrien Les participants au Congrès du dialogue national syrien prévu aujourd'hui à Sotchi, ont commencé hier à rallier la station balnéaire russe sur la mer Noire, dans l'espoir de poser de nouveaux jalons vers la restauration de la paix en Syrie. Selon les organisateurs du Congrès, les premiers délégués parmi les membres de l'opposition interne syrienne sont déjà arrivés à Sotchi. Les participants devraient donner un nouvel élan au dialogue entre les différentes parties de la société syrienne, et envisager l'avenir politique de la Syrie à travers la création des conditions nécessaires à la restauration de l'unité du pays, sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU. La résolution envisage, entre autres, d'assurer un large éventail de participants au processus de règlement politique, d'où l'initiative de la Russie d'abriter le Congrès de Sotchi en invitant divers groupes politiques, civils, ethniques et religieux syriens, outre des représentants des partis politiques, des mouvements sociaux et des associations tribales du pays. Selon les organisateurs, environ 1 600 délégués représentant l'ensemble des couches de la société syrienne ont été invités. La plupart des délégués - plus de 1300 - viennent de Syrie. Parmi eux figurent des membres de l'opposition du Conseil populaire de Syrie, des représentants des principaux partis politiques (le parti Baath, le Front national progressiste, le parti communiste), des personnalités religieuses de toutes confessions, des représentants des tribus, des syndicats et des groupes ethniques. Un groupe spécial de participants syriens est composé de membres des groupes armés qui ont rejoint le processus de réconciliation, indique l'agence Tass qui souligne qu'il y a environ 230 unités qui ont déposé leurs armes. L'opposition basée à l'extérieur, sera également représentée au congrès de Sotchi, puisque quelque 300 participants sont attendus à l'événement. Parmi eux, des délégués de la plate-forme de Moscou et de la plate-forme d'Astana, respectivement Qadri Jamil et Randa Kassis, ainsi que des membres du mouvement «Al Ghad de Syrie» dirigés par Ahmad Jarba et Haytham Manna du Comité de coordination national syrien pour le changement démocratique. Le comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d'opposition au gouvernement syrien, avait annoncé samedi le boycott du Congrès. Cependant, selon les médias, des membres du CNS seront présents à Sotchi à titre personnel. Une délégation du ministère syrien des Affaires étrangères conduite par le Conseiller du ministre, Farouk Arnous, a été invitée à participer au congrès. Les principaux acteurs externes, régionaux et internationaux, participeront au congrès en tant qu'observateurs. Cela permettra d'assurer une transparence maximale du forum, selon les organisateurs. Il s'agit des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, les pays voisins de la Syrie et d'autres pays influents de la région: Irak, Jordanie, Liban, Egypte et Arabie Saoudite. Le Kazakhstan, qui accueille régulièrement des réunions internationales sur la Syrie dans le format Astana, a lui aussi confirmé sa participation. L'ONU est représentée par l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui a exprimé l'espoir que le rendez-vous de Sotchi puisse donner une impulsion au processus de Genève et aux consultations régulières entre le gouvernement syrien et l'opposition. Les Etats-Unis, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ont été invités en tant qu'observateurs, mais à ce jour Washington n'a pas répondu à l'invitation, a indiqué l'agence Tass. Quant à la délégation russe, elle sera conduite par Alexandre Lavrentiev, l'émissaire du Président de la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devrait également arriver à Sotchi de même que le président du Conseil de la Fédération de Russie (chambre haute) Konstantin Kosachev, membre de la Commission des affaires internationales. Des délégations de haut rang seront envoyées par les pays agissant comme garants du cessez-le-feu avec la Russie, à savoir l'Iran et la Turquie. Cependant, malgré la présence des principaux acteurs étrangers, le travail de base du congrès, selon Moscou, «devrait être réalisé par les Syriens eux-mêmes afin de déterminer l'avenir de leur pays, comme le stipule la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU».