Tête-à-tête Nicolaï Patruchev - Abdelkader Messahel Au cours de cette troisième session du dialogue stratégique bilatéral algéro-russe sur les questions politiques et de sécurité, tenue sous la coprésidence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et du secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patruchev, il y a eu un échange de vues «dense et profond» sur «la qualité» des relations algéro-russes. Conduite par le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patruchev, une importante délégation composée de hauts responsables représentant différentes institutions en charge des questions de sécurité effectue depuis hier une visite de deux jours en Algérie. Le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov fait partie de cette délégation, preuve de l'importance accordée par Moscou aux résultats de cette réunion bilatérale qui intervient à un moment particulièrement crucial aussi bien pour les enjeux sécuritaires nationaux que régionaux. Le cadre global de la concertation s'est traduit par des entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et M. Nicolaï Patruchev qui ont abordé certaines questions bilatérales ainsi que d'autres sujets prévus dans l'agenda du dialogue stratégique qui scelle la coopération dans son ensemble entre les deux pays. Ainsi, les deux responsables ont-ils procédé à l'évaluation du partenariat stratégique algéro-russe à la lumière des résultats des échanges de visites de haut niveau qui ont eu lieu ces deux dernières années entre Alger et Moscou. Parmi les différents sujets évoqués, figurent la problématique de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, l'évolution de la situation dans la région du Sahel et plus particulièrement en Libye, au Proche-Orient ainsi que les efforts menés pour stabiliser la situation en Syrie. lutte commune contre le terrorisme Au cours de cette troisième session du dialogue stratégique bilatéral algéro-russe sur les questions politiques et de sécurité, tenue sous la coprésidence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et du secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patruchev, il y a eu un échange de vues «dense et profond» sur «la qualité» des relations bilatérales marquées par un échange «régulier et permanent» sur les «questions d'intérêt commun» et une volonté «renouvelée» de promouvoir «davantage» ces relations et de «conforter» le partenariat «stratégique». Les deux parties ont aussi souligné leur attachement à la nécessité d'oeuvrer à promouvoir des «solutions politiques» aux crises par «le dialogue et la réconciliation, dans le respect des principes énoncées par la Charte des Nations unies». Quant à la lutte contre le terrorisme, il a été convenu de «renforcer» la concertation bilatérale et la coordination au niveau international pour faire face à cette menace, notamment celle inhérente au retour des combattants terroristes étrangers. Des liens traditionnels Cette session qui s'est déroulée dans une atmosphère «amicale et constructive» a permis aux deux pays de faire un «constat de convergence» de vues sur l'ensemble des questions abordées telles que les situations «de crises et de conflits» en Libye, au Mali et au Sahel, au Sahara occidental, en Syrie et en Irak. Elles se sont félicitées à cette occasion de la «qualité» des relations bilatérales marquées par un échange «régulier et permanent» sur les «questions d'intérêt commun». Durant son séjour à Alger, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie et les membres de la délégation qui l'accompagne seront reçus par les plus hauts responsables algériens, compte tenu de l'importance des enjeux et des défis qui se posent actuellement à la région sahélo-maghrébine ainsi et au Moyen-Orient. Il n'est pas inutile de rappeler les liens traditionnels qui existent entre l'Algérie et la Russie depuis plus de 56 ans, l'importance de la coopération, notamment dans les domaines militaire et de la formation des cadres ainsi que la concertation soutenue sur les grandes questions internationales pour tenter d'oeuvrer à la préservation de la paix et du dialogue au bénéfice des peuples confrontés aux menaces hégémoniques diverses. La meilleure preuve en est l'effacement tout récent par le président Vladimir Poutine d'une dette de plus de 4 milliards de dollars contractée par l'Algérie auprès de l'ex-Urss, une illustration pertinente de la dimension et de la densité des liens qui existent entre les deux pays. Partenaires crédibles et fiables, par-delà les multiples soubresauts de l'histoire et les manoeuvres de division qui ont sans cesse proliféré afin de saper cette relation privilégiée, la Russie comme l'Algérie ont toujours joué un rôle majeur dans le Monde arabe et, plus récemment, la région maghrébine où le drame libyen nécessite une concertation et une conjugaison des efforts denses et résolues. On sait comment la Libye en est arrivée là et ce ne sont certainement pas les pays qui sont à l'origine du drame libyen qui vont contribuer à la restauration de la souveraineté et de l'intégrité du pays. Moscou qui s'est senti floué en 2011, lors du vote de la résolution du Conseil de sécurité autorisant les pays occidentaux à intervenir pour «protéger les civils» dans une zone d'exclusion aérienne, un texte qui a été détourné pour devenir un blanc-seing pour l'Otan en vue d'abattre le régime libyen, a tiré les leçons comme on a pu l'observer en Syrie et en Crimée. Ceci étant, on imagine aisément que le dossier le plus sensible que les deux pays doivent examiner est bien celui du terrorisme car, même vaincu, Daesh continue de faire planer sa menace non seulement dans le contexte syro-irakien, mais aussi dans le Maghreb et au Sahel. Moscou n'a pas cessé d'alerter depuis plusieurs mois sur les dangers qui se profilent, sachant que plus de 6000 éléments de la mouvance terroriste sont prêts à s'incruster dans les pays où la situation instable le permet. Des dangers multiples La lutte contre le terrorisme est désormais le ciment du partenariat stratégique entre l'Algérie et la Russie qui a sans cesse combattu, poursuivi et éradiqué le groupe autoproclamé Etat islamique partout dans le monde, et plus particulièrement en Tchétchénie et en Syrie. Avec cette concertation stratégique sur l'ensemble des questions qui se posent dans une région en proie à de sombres calculs, l'Algérie et la Russie entendent contribuer efficacement à l'éradication de la mouvance terroriste sans laquelle la paix ne saurait être garantie. Et qui dit la paix entend le développement. Depuis plus de trois ans, au moins, l'Algérie a pratiquement toutes ses troupes mobilisées en permanence sur les six frontières où plane la menace terroriste et son sous-bassement qui est de porter atteinte à la stabilité, voire à la souveraineté du pays. Des dangers multiples et permanents sont là, et bien là, qu'il serait suicidaire de relativiser ni même de minimiser. C'est pourquoi l'approfondissement permanent du dialogue stratégique algéro-russe est un paramètre décisif, sinon dissuasif, pour quiconque nourrit l'ambition de porter atteinte à la nation algérienne. Et les indicateurs les plus pertinents sont là quand il s'agit des moyens les plus sophistiqués que l'armée algérienne déploie en force pour accomplir sa mission constitutionnelle de défense de la sécurité et de la stabilité du pays, dans le cadre strictement délimité des frontières nationales. Le président Bouteflika reçoit Nikolai Patruchev Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier, à Alger le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nikolaï Patruchev, en visite en Algérie. L'audience a eu lieu en présence, du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah et du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. M.Patruchev a entamé hier sa visite de deux jours en Algérie à la tête d'une forte délégation composée de hauts responsables représentant les différentes institutions russes.