Les automobilistes sont nombreux à demander un délai de grâce Ces dernièrs jours, les stations de contrôle technique des véhicules connaissent un rush sans précédent. Il est le fait d'automobilistes dont l'âge du véhicule égale ou dépasse les vingt ans. La date butoir pour effectuer ce contrôle obligatoire n'est pas pour apaiser les angoisses, d'autant qu'elle a expiré le 31 juillet. Les automobilistes sont nombreux à demander un délai de grâce leur permettant de régulariser leur situation. Sachant que les retardataires, risquent a priori, une amende pouvant aller de 1500 à 5000 DA quand ce n'est pas carrément une peine d'emprisonnement variant de deux à six mois, comme stipulé par la loi, entrée en vigueur le 31 avril dernier. Un véritable «branle-bas de combat» et une certaine angoisse caractérisaient donc les abords de ces stations où des files interminables de vieilles voitures sont garées depuis l'ouverture des bureaux dans l'attente de pénétrer à l'intérieur des stations. Aux abords de ces stations, il arrive que des conducteurs fassent le pied de grue pendant plus de huit heures pour voir enfin leur tour arriver. Décrivant cette attente de longue et de harassante, ils sont nombreux à souhaiter une prolongation des délais exigés par les pouvoirs publics. Ils proposent carrément une prolongation de quelques jours voire d'un mois entier. Alors que d'autres déclarent compter sur un prolongement certain «comme pour la vignette!» tandis que nombre d'entre eux invoquent le prétexte d'espérer trouver moins de monde en remettant jusqu'au dernier jour le protocole de contrôle pourtant rendu obligatoire par les textes. Certains automobilistes abordés par l'APS à la station des Quatre chemins (Gué de Constantine) à Alger ont décrit l'attente longue «depuis 8 heures du matin». A en croire M. Abdellah Ghrieb, directeur général de l'Enacta, l'entreprise à qui échoit le contrôle technique automobile, le contrôle a déjà touché plus 118.000 véhicules de tourisme de plus de 20 ans, le responsable mettant en exergue le bien-fondé de cette opération, a relevé que «sur les 118.000 véhicules contrôlés à ce jour, 11.126 présentent des défections graves et constituent un danger pour la circulation routière». «Ces véhicules doivent impérativement être réparés et subir une contre-visite avant d'être remis en circulation», a-t-il ajouté. Rappelons que cette obligation de contrôle des véhicules, rejoint une politique générale visant à rajeunir le parc automobile national. Citons en l'occurrence la loi portant interdiction d'importation de véhicules de moins de trois ans et qui risque de prendre effet dès septembre prochain. Laquelle, ajoutée à l'effort des concessionnaires pour renouveler ce même parc, sont autant de facteurs qui contribuent à la rénovation du parc automobile national à même de rendre nos routes plus sûres. Au moment où l'obligation du port de la ceinture de sécurité contribue également à rendre nos routes plus praticables. Le contrôle technique des véhicules fait tout de même l'objet d'une vive controverse notamment chez les professionnels du transport, dont les chauffeurs de taxi qui réclament des mesures d'accompagnement pour l'obligation de contrôle de leur «outil» particulièrement un prix étudié de la pièce, voire même une subvention de l'Etat pour la pièce de rechange. L'Enacta a mis à la disposition des automobilistes un réseau de 125 stations de contrôle technique agréées à travers 47 wilayas. Quelque 800.000 véhicules sont concernés par cette catégorie des «20 ans et plus» et l'opération contrôle technique touchera prochainement les véhicules de 15 ans avant de s'étaler progressivement à l'ensemble du parc automobile national estimé à près de 3 millions de véhicules. L'objectif principal de l'opération est de réduire le phénomène des accidents de la route en Algérie, une vraie hécatombe qui fait chaque année au moins 4000 morts.