Si pour la première fois, l'armée sioniste dit avoir visé des cibles iraniennes, elle n'a pas pu pour autant taire les conséquences de l'agression, à savoir la perte d'un F16 atteint par la riposte de la DCA syrienne (missiles S200) et, peut-être si l'on en croit certaines sources spécialisées, celle d'un F15 qui a été la proie des flammes et donc entièrement détruit... En dépit des rodomontades de Benjamin Netanyahu qui déclarait avoir porté un coup sévère à la Syrie et à ses alliés avec la double attaque qui a ciblé des installations militaires, y compris dans la banlieue de Damas, la première confrontation ouverte entre l'Etat hébreu et les forces syriennes semble avoir pris de court les stratèges israéliens. Si pour la première fois, l'armée sioniste dit avoir visé des cibles iraniennes, elle n'a pas pu pour autant taire les conséquences de l'agression, à savoir la perte d'un F16 atteint par la riposte de la DCA syrienne (missiles S200) et, peut-être si l'on en croit certaines sources spécialisées, celle d'un F15 qui a été la proie des flammes et donc entièrement détruit au moment de son atterrissage. De surcroît, Damas affirme la destruction, de sept missiles de croisière Delilah et trois autres autour de la capitale. On comprend dès lors la raison pour laquelle le Premier ministre israélien, tout en faisant mine de pavoiser, a tenu à souligner qu'il ne cherche pas l'escalade, alors que c'était l'objectif fondamental de cette attaque qui s'inscrit dans une stratégie de provocation. Sauf que c'est la première fois depuis la guerre du Liban, en 1982, que l'armée israélienne perd un ou deux appareils au combat et avoue l'état «grave» d'un des pilotes engagés. Le fait même qu'Israël se dise désireux de ne pas se laisser «aspirer» dans le conflit syrien, tout en aiguisant ses armes, montre à quel degré de crispation est parvenue la hantise du gouvernement Netanyahu face à la question du nucléaire iranien. Malgré le soutien résolu du président Trump et de son entourage proche dont le sionisme est clairement affiché, Israël ne veut pas se suffire d'un statu quo et tente le tout pour le tout en vue de provoquer un affrontement qui entraînerait les pays occidentaux et certains pays arabes du Golfe. Depuis plusieurs mois, l'armée israélienne a ainsi délibérément attaqué des dizaines d'objectifs en Syrie, notamment des positions de l'armée syrienne et des convois d'armes soi-disant à destination du Hezbollah. L'Etat hébreu revendique, au lendemain des deux attaques récentes, la destruction du drone qualifié d'iranien et celle de la rampe de lancement du dispositif sans pilote ainsi qu'une douzaine d'autres cibles non précisées. Dans la foulée, Israël prétend avoir détruit la moitié du dispositif antiaérien syrien, chose que l'armée syrienne a évidemment démentie. Pour Damas, la destruction avouée du F16 est une donnée qui se suffit à elle-même, dès lors qu'elle illustre «la fin de l'impunité du régime sioniste». Après des mois de diatribes contre l'implantation iranienne en Syrie, assortie d'une violente campagne contre l'accord sur le nucléaire conclu avec les pays occidentaux, Benjamin Netanyahu cherche à enflammer la région au motif qu'il ne laissera pas son ennemi le plus mortel s'installer à ses portes. Le fait est que pour l'Etat hébreu, le nucléaire iranien le place en pole position dans le cas d'un conflit. Comme le pensent certains observateurs, on peut dire que l'affrontement de ces dernières jours ne constitue pas en lui-même un fait de guerre majeur, mais qu'il illustre parfaitement l'état d'esprit israélien en quête de position sans cesse plus tranchée. La chose est d'autant plus mal vécue que le régime syrien du président Bachar al Assad a retrouvé une vigueur certaine qui n'est pas pour rassurer Israël, obsédé par le rôle de l'Iran et du Hezbollah dans cette résurgence. Croire que l'Iran, allié stratégique de la Syrie depuis 2011, va se retirer ou même reculer est une gageure. L'Etat hébreu et son allié indéfectible, les Etats-Unis, le savent parfaitement. De là à penser qu'ils peuvent tenter l'aventure périlleuse d'un vaste conflit qui embraserait le Moyen-Orient, c'est un pas qui reste difficile à franchir tant il met en cause de nombreux intérêts divergents. Auquel cas, il est probable que d'un côté comme de l'autre, la stratégie va consister pendant les prochaines semaines à tempérer les ardeurs, l'expérience ayant suffisamment montré dans cette région du Moyen-Orient que la presque totalité des guerres a engendré des conséquences totalement inattendues.