L'Etat hébreu, pour qui le droit international est applicable seulement aux autres, a mené une attaque aérienne contre la Syrie visant un centre de recherches scientifiques de l'armée près de Damas. Pour justifier cette agression l'Etat hébreu sort le prétexte ressassé à l'envie du «transfert» d'armes au Hezbollah via la Syrie. «Un avion de combat israélien a violé notre espace aérien à l'aube et a directement bombardé un centre de recherches sur l'amélioration de la résistance et l'auto-défense dans la région de Jomrayah dans la province de Damas», a affirmé l'agence officielle syrienne Sana. L'armée a fait état de deux employés tués et de cinq blessés dans ce centre, qui a subi d'importants dégâts et dont le «bâtiment a été partiellement détruit». Pour Damas «Israël coopère avec les pays hostiles au peuple syrien et leurs alliés à l'intérieur pour frapper les sites vitaux et militaires de l'Etat syrien pour tenter d'affaiblir son rôle de soutien de la résistance». Le président syrien, Assad, a réagi en accusant Israël de vouloir déstabiliser et affaiblir la Syrie. Selon la propagande des médias occidentaux dont le rôle est de justifier l'attitude d'Etat voyou d'Israël, le raid mené «pourrait avoir endommagé le principal centre syrien de recherches sur les armes biologiques et chimiques», dixit le New York Times. Après un silence gêné, Israël a implicitement confirmé à Munich l'agression. L'attaque qui a visé un complexe de recherches scientifiques près de Damas, «dévoile le véritable rôle joué par Israël, en collaboration avec les forces étrangères ennemies et leurs agents sur le sol syrien, pour déstabiliser la Syrie et l'affaiblir», a réagi le président syrien dont le régime fait face à une pression terrible. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a condamné cette attaque et a accusé l'Etat hébreu de se livrer à un terrorisme d'Etat. «Ceux qui traitent Israël comme un enfant gâté doivent s'attendre à n'importe quoi n'importe quand», souligne Erdogan pour qui les frappes aériennes israéliennes sont une véritable violation du droit international. La tension était montée au début du conflit après que la Syrie eut abattu un avion militaire turc qui a transgressé l'espace aérien syrien. Mais sans qu'Ankara, viscéralement contre Damas, n'opère une quelconque riposte. L'attaque a été fermement condamnée par l'Iran. «L'entité sioniste regrettera son agression contre la Syrie, comme elle a regretté ses guerres des 33 jours, des 22 jours et des huit jours», a souligné Saïd Jalili secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien en référence à d'autres attaques notamment l'agression israélienne contre le Liban en 2006 et suivie de celle contre l'enclave palestinienne de Ghaza en décembre 2008-janvier 2009 puis en 2012. L'agression de l'aviation israélienne contre la Syrie n'est pas une première. En 2007 un raid a visé une supposée centrale nucléaire dans l'ouest de la Syrie, sans que cela ne suscite des réactions. Israël ne cesse également de menacer la Syrie, l'accusant constamment d'être la profondeur stratégique du Hezbollah. Le 12 février 2008, le Mossad assassine en pleine banlieue de Damas, Imad Moughnieh, un des cadres du Hezbollah. Le ministre israélien de la Guerre, Ehud Barak, a implicitement confirmé à Munich l'acte de belligérance. Ce dernier ne provoque guère de réaction de la part des capitales occidentales. En fait l'agression aérienne des chasseurs israéliens visant la Syrie s'est effectuée avec l'accord implicite de Washington allié fidèle de l'Etat hébreu. Des sources font état de la présence, au moment de l'attaque, de Aviv Kochavi le chef du renseignement militaire israélien aux Etats –Unis où il aurait rencontré de hauts responsables au Pentagone, où il était question de la «situation en Syrie». Pour l'Iran «la Syrie est à l'avant-garde face à l'entité sioniste, et l'Iran qui préside actuellement le groupe des Non-alignés utilisera toutes ses relations pour soutenir la Syrie contre l'ennemi sioniste». Pour Damas cette attaque prouve «désormais à tous, qu'Israël est le moteur, le bénéficiaire et parfois l'acteur des actes terroristes visant la Syrie et son peuple résistant, en coordination avec les pays soutenant le terrorisme, dirigés par la Turquie et le Qatar». Indéniablement les conséquences de l'intervention israélienne en plein conflit syrien devraient se faire sentir dans l'avenir proche. M. B.
Les épisodes soulignant la tension syro-israélienne depuis 2000
Depuis l'interruption des négociations de paix en 2000, l'Etat sioniste n'a pas cessé de trouver des prétextes à des agressions répétitives sur le territoire syrien. 2000 : Janvier : Les négociations de paix israélo-syriennes sont interrompues à cause du refus israélien de céder sur le Golan occupé depuis 1967. L'Etat sioniste en a proclamé l'annexion en 1981 et la Syrie exige la restitution intégrale. Parrainées par Washington, ces négociations avaient repris mi-décembre après quatre ans d'interruption. 10 juin Décès du président syrien Hafez al-Assad après 30 ans de règne, son fils Bachar lui succède. 2003 : 5 octobre : Raid aérien israélien en Syrie. L'Etat hébreu prétexte que l'endroit bombardé abritait un camp présumé du Jihad islamique, un mouvement de résistance palestinien qui a revendiqué un attentat suicide à Haïfa. 2004 : 2 septembre : Israël menace Damas de représailles après un double attentat (18 morts) à Beersheva revendiqué par le mouvement Hamas. 2006 15 août: Bachar al-Assad estime «légitimes» les actions du Hezbollah libanais, dont l'attaque d'un convoi israélien à la frontière. Un incident qui entraîne 34 jours de bombardements sanglants entre Israël et le mouvement chiite. 2007 : 6 septembre : Raid aérien israélien contre un site militaire dans l'est de la Syrie. L'Etat sioniste et son indéfectible allié les Etats-Unis, prétendent que ce site abritait des activités nucléaires. 2008 : 12 février: Israël assassine à Damas un leader du Hezbollah, Imad Moughnieh. 21 mai : Israël et la Syrie engagent, à nouveau, des pourparlers de paix par l'entremise de la Turquie, suspendus en décembre après une nouvelle offensive israélienne meurtrière dans la bande de Ghaza. 2011 : 15 mai et 5 juin : L'armée israélienne tire sur des réfugiés palestiniens et en tue plus de 30. Ces derniers tentaient de franchir la barrière de sécurité en cours de construction le long de la ligne de cessez-le-feu sur le plateau du Golan. 2012 : 10 juin : Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, condamne «les massacres de civils» en Syrie en proie depuis mi-mars 2011 à une révolte contre le régime, qui s'est transformée en guerre civile. 11-12 novembre : Les troupes israéliennes tirent des coups de semonce en direction de la Syrie après la chute d'obus de mortier sur le Golan, premier incident du genre depuis 1973. 2013 : 30 janvier: Damas impute à Israël un bombardement d'un centre de recherche militaire situé entre la capitale et la frontière libanaise. 3 février: Les autorités israéliennes reconnaissent implicitement l'agression, prétextant une crainte de transfert d'armes sophistiquées au Hezbollah. - Le président Assad accuse l'Etat sioniste de vouloir déstabiliser son pays. Des sources sécuritaires indiquent qu'Israël compte instaurer une zone tampon en territoire syrien en cas de chute du régime.