Loin d'être ramollis par des années de détention, ces détenus vont quitter les geôles en héros. La France craint le retour de l'islamisme radical dans un contexte très favorable au djihad. Avec la fin des peines d'emprisonnement pour plusieurs islamistes algériens détenus dans les geôles de l'Hexagone, Les services de renseignements français ainsi que les renseignement généraux sont sur les dents. Une douzaine d'islamistes ont été répertoriés et que les RG français considèrent comme «des radicaux». La crainte est réelle. Loin d'êtres ramollis par des années de détention, ces détenus vont quitter les prisons en héros. Et de ce fait, ils peuvent inspirer les jeunes générations de kamikazes et constituer un point de référence pour la nouvelle génération. Si les restrictions imposées aux imams peuvent freiner l'impact du discours fanatique que véhiculent ces prêcheurs, le phénomène d'identification «aux héros de l'Islam» quittant les prisons ne peut être empêché par aucune loi. L'exemple significatif est celui du jeune Farid B, influencé et entraîné dans l'action radicaliste par son demi-frère, Youcef Z. membre d´un réseau de soutien logistique au Gspc, démantelé en mai 1998, la veille de la Coupe du monde de football en France. Agé de 23 ans, Farid est devenu une élément principal dans la résistance irakienne. Ainsi, la France fait face à une autre menace après celle des cellules dormantes d'Al Qaîda et des imams qui prêchent des discours violents. Ces prisonniers ont souvent survécu grâce à l´aide financière résultant des marchandises de la contrefaçon, de la contrebande ou dans «d'autres cas de la fraude à l'assistance sociale», particulièrement dans la région parisienne. Des réseaux qu'ils peuvent aisément reconstituer après leur sortie de prison. D'autre part, il n'est pas exclu que ces individus soient contactés par les organisations islamistes notamment par les ramifications d'Al Qaîda. Condamnés par la justice française durant les années 90 pour leur activisme, ces vétérans de l'islamisme constituent un véritable casse-tête pour les autorités françaises. Ils posent au fait, un problème particulier car nombre d'entre eux jouissent de la nationalité française. L´idée de les priver de leur nationalité afin de pouvoir les expulser a été envisagée mais la procédure judiciaire reste très complexe. Encore qu'il faut passer outre l'écueil que vont poser les organisations de défense des droits de l'homme, très actives en France. Ces dernières estiment que la menace terroriste sert de prétexte aux autorités françaises. Mis sous les feux de la rampe, le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, est souvent accusé de durcir la politique sécuritaire dans les banlieues, rendre toujours plus restrictive la politique d´asile et justifier les pires entorses aux droits des personnes dans le cadre de la lutte contre l´immigration clandestine. Les craintes françaises se sont surtout accentuées après les «déclarations» du Gspc de porter le djihad en France dans le cadre de son activité internationale. Le terrorisme urbain fait une brutale apparition dans le quotidien des Français, avec son cortège d'attentats aux bombes en 1995-1996 dans le RER.