Le procès de la cellule d'espionnage au profit d'Israél démantelée par les services de sécurité en janvier 2016 à Ghardaïa a eu lieu mercredi dernier dans une atmosphère inhabituelle, soulignent des sources locales. Dans une salle tout à fait vide du tribunal criminel de Ghardaïa, les inculpés au nombre de sept (trois Maliens, deux Guinéens, un Ghanéen et un Libérien) ont répondu de leurs actes. Tenant compte de la spécificité de leurs langues respectives, le juge de la séance a convoqué pour la circonstance des interprètes en anglais et en français, et un avocat pour permettre aux accusés de se défendre. Après avoir passé en revue les chefs d'inculpations pour lesquels ils ont été incriminés et arrêtés par les services de sécurité, à savoir l'espionnage au profit d'Israël, création, constitution et organisation d'une bande criminelle portante atteinte à la sécurité du pays, impression et possession des documents subversifs, le juge de la séance a appelé les personnes incriminées à se présenter un par un. Se présentant en premier, le principal accusé, en l'occurrence le Libérien, a répondu à des questions ayant trait particulièrement sur un registre trouvé sur lui et sur lequel étaient mentionnés: Israël, des grades des militaires, des informations se rapportant aux collectes d'argent. Le Libérien a, selon des témoins qui étaient dans la salle, tout nié, et ce malgré les faits et les preuves matérielles que le juge lui montrait à chaque fois. Lui succédant, les autres inculpés ont aussi à leur tour nié toutes les accusations et plaidé leur innocence. Appelant en outre le représentant du ministère public, ce dernier a rappelé la gravité des faits. «Cette cellule est tout simplement une association criminelle qui est venue en Algérie pour mener la déstabilisation du pays au profit de notre ennemi, Israël. Ce dernier a toujours dit que son ennemi numéro un dans le Monde arabe est l'Algérie. L'Algérie est aux yeux de ce dernier le seul pays qui continue à aider et à soutenir le peuple palestinien», dira-t-il. Et d'ajouter «que l'enquête menée par les services de sécurité prouve leur entière culpabilité». Ainsi et après délibérations, le juge a rendu public le verdict. Il a prononcé la peine capitale contre le Libérien, et 10 ans de prison et 200 000 DA d'amende pour chacun des six autres accusés. Pour rappel, ladite affaire est suivie avec une attention particulière par les habitants de Ghardaïa...