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"Le nombre des migrants irréguliers oscille entre 50.000 et 75.000"
PASCAL REYNTJENS, CHEF DE MISSION DE L'ORGANISATION INTERNATIONALE DES MIGRANTS EN ALGERIE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2018

img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P180222-13.jpg" alt=""Le nombre des migrants irréguliers oscille entre 50.000 et 75.000"" /
Dans l'entretien qu'il nous a accordé, M. Reyntjens évoque la situation de la migration africaine et plus précisément en Algérie.
L'Expression: L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) active en Algérie depuis deux ans seulement. Pouvez-vous nous faire part de vos activités principales?
Pascal Reyntjens: L'organisme des Nations unies chargé des migrations a quatre grand axes d'activités. Le premier est de soutenir la mise en place d'une politique en la matière. Le deuxième est l'aide directe aux migrants et à ce propos je tiens à préciser que nous ne parlons pas uniquement de migrants en situation irrégulière, mais aussi de migrants réguliers comme peuvent l'être les étudiants ou encore les demandeurs de visa pour travail. La collecte et le soutien à l'analyse du phénomène migratoire est notre troisième volet. Et c'est très important.
Il suffit pour s'en rendre compte de rappeler qu'à travers le monde on recense au moins 250 millions de migrants, mais si on rajoute les 750 millions de personnes déplacés, cela revient à dire qu'une personne sur 7 à travers le monde est un migrant ou se trouve en condition de migrant. Le quatrième et dernier axe de travail, c'est d'analyser la vulnérabilité relative aux questions migratoires et de pouvoir trouver des solutions. Ces actions sont différentes en fonction de l'endroit où se trouvent nos équipes. Il s'agit pour nous de mener soit des actions bilatérales, régionales (avec la Ligue arabe, l'Union africaine, l'Union européenne...) ou encore des actions globales.
Avez-vous une idée sur le nombre de migrants existants en Algérie?
En termes de chiffre, c'est toujours très compliqué de s'avancer lorsqu'il est question de migrants car les migrants en situation régulière sont moins visibles et moins quantifiables que les irréguliers. En plus, il faut tenir compte des flux entrants et sortants des migrants.
Cependant, certains grandes ONG évoquent, en ce qui concerne l'Algérie, un chiffre qui tourne autour de 100.000 et 150.000 personnes pour les migrants réguliers. La dernière communication officielle qui date de mai 2017, faite par les autorités algériennes, fait état de 20.000 migrants irréguliers. En recoupant ces chiffres et en prenant en compte la tendance qui existe dans les pays voisins, je peux estimer que le nombre des migrants irréguliers, à un moment donné, oscille entre 50.000 et 75.000.
L'Algérie est-elle un pays de destination ou de transit?
Pendant très longtemps l'Algérie a été considérée comme un pays de transit. L'Algérie est devenue maintenant un pays de destination et cela est lié, entre autres, à la situation dans le Sahel, mais aussi à la crise qui secoue un pays voisin, la Libye.
Lorsque la question est posée aux migrants alors même qu'ils sont sur leur parcours migratoire, 42% d'entre eux déclarent que leur destination finale est l'Algérie. Ces derniers expliquent qu'ils sont à la recherche d'un travail, informel, mais existant, afin de subvenir aux besoins de leurs familles. Bien évidemment, une partie de ces migrants finit, après 3 ou 4 ans, selon mon estimation, par exprimer l'envie de rentrer au pays ou de continuer son parcours migratoire via des réseaux de trafiquants.
La route occidentale méditerranéenne est bien la filière des harraga?
Oui, je parle principalement des harraga mais pas seulement. Traditionnellement, on parlait d'une certaine jeunesse algérienne qui s'inscrivait dans ce passage de manière irrégulière vers le nord en empruntant la voie de la mer avec tous les dangers que cela comporte et quelque part aussi avec cette volonté d'envoyer un signe vers la communauté d'origine pour exprimer l'envie de partir ailleurs. Car même lorsqu'on a un système régulier de visas, il y a toujours une partie qui en est exclue. Les harraga sont éventuellement des gens qui n'ont pas obtenu de visas et qui expriment ce désir de partir.
Il est important aussi de relever qu'il y a maintenant une diversification des personnes sur les embarcations. Auparavant, c'était des jeunes de 18 à 30 ans, là on commence à trouver des familles avec des enfants en bas âge et dans certains cas aussi des ressortissants tiers. Et c'est nouveau.
En quoi consiste concrètement votre travail en Algérie?
Nous avons pour le moment fait trois propositions au gouvernement algérien. Il s'agit du soutien à la collecte des données liées à la migration, la révision possible et le soutien à la révision de certaines législations liées à la question migratoire comme l'accès au marché du travail pour les ressortissants tiers et le troisième point, c'est l'aide directe au migrant qui peut passer entre autres par l'assistance au retour volontaire et l'aide à la réintégration dans le pays d'origine. Pour l'instant, nous menons une campagne de sensibilisation auprès des relais qui sont en lien direct avec les migrants. D'autres types de relais sont également utilisés comme le Croissant-Rouge algérien avec qui, nous sommes en dialogue pour trouver une manière de fonctionner ensemble.
Quelle est votre appréciation sur les opérations de rapatriement faites par l'Etat algérien?
Notre rôle n'est pas de voir ni de contrôler les opérations de rapatriement qui sont faites par le gouvernement algérien. La migration est une question de souveraineté nationale. Tout Etat qui a des ressortissants tiers en situation irrégulière sur son territoire national a tout à fait le droit d'organiser le rapatriement de ces migrants. Et c'est ce qui se fait un peu partout à travers le monde d'ailleurs.
Les opérations de rapatriement n'ont pas lieu qu'en Algérie. Quand ces opérations ont lieu, il y a une coopération avec le pays d'origine et c'est ce que fait l'Algérie avec les autorités des pays d'origine. Il faut aussi garantir une approche humanitaire et à ce niveau-là, le Croissant-Rouge algérien joue un certain rôle selon les rapports que je reçois personnellement. Sur la manière dont se déroule ces rapatriements, il y a différentes sources et différents commentaires qui se font dans les médias sociaux. Cependant, je tiens à préciser que le rapatriement est une décision souveraine.


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