Un produit accessible à tout client détenteur d'un compte devises, comme il est disponible en deux offres. Le marché parallèle de la devise, où circule tout au moins, selon des experts financiers, 4 milliards d'euros, alimenté en grande partie par les pensions et retraites de nationaux ayant travaillé à l'étranger, pourrait connaître un bouleversement créé par l'entrée en scène prochaine, sur la place financière du pays de la Master Card. Ce nouveau produit sera commercialisé par la Banque extérieure d'Algérie(BEA). C'est ce qu'a annoncé son président-directeur général, Brahim Semid, qui accompagnait le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, lors d'une visite d'inspection de nombreuses structures, relevant de son secteur qu'il a effectuée jeudi dernier dans la wilaya de Blida. Interrogé en marge de cette visite pour savoir qui pourra posséder la Master Card, le premier responsable de la BEA a expliqué «ce nouveau produit est accessible à tout client détenteur d'un compte en devises». Comme il a tenu à préciser que «ce nouveau produit bancaire est disponible en deux offres, la Master Card Elite et la World Elit Master Card non sans signaler qu'il s'agit d'offres uniques en Algérie, voire même en Tunisie et au Maroc». Brahim Semid a par ailleurs fait savoir que cette prestation profitera également aux hadjis algériens qui auront à disposition des cartes prépayées, dès la prochaine saison, à même de leur permettre de disposer d'un mécanisme d'autofinancement, «de loin plus efficient et plus sécurisé que l'usage de l'argent liquide», a souligné le même responsable. Concernant l'instruction du Premier ministre portant ouverture d'agences bancaires à l'étranger, le P-DG a informé de l'ouverture en décembre prochain de deux ou trois agences de la BEA en France. A propos du plan d'action que compte mener la BEA en 2018, il va consister entre autres en l'ouverture de cinq agences. La première a été inaugurée jeudi dernier, a Blida par le ministre des Finances, la seconde étant prévue à Annaba (en mars), puis à Oran (mai), outre une agence et une direction régionale à Aïn Defla (en juillet). A noter que le ministre des Finances s'est prononcé, lors d'un point de presse organisé à l'issue de sa visite d'inspection, sur les milliards de dinars que véhicule le marché de l'informel. Et où il a dévoilé à ce sujet «que des sommes énormes ont été introduites dans les banques à partir du marché parallèle, grâce aux mesures engagées par les services publics, prévoyant un «meilleur résultat» dans le domaine à l'avenir. Raouya n' a toutefois pas donné de chiffres exacts sur ce montant. Et d'avouer à propos de ces résultats: «Certains guichets bancaires ont été à l'origine d'entraves dans le domaine, au motif de la disposition relative à l'origine des fonds, notamment d'où cette note exhortant les banques à faire preuve de diligence en matière de mise à disposition des fonds de la clientèle», qui n'est nullement contradictoire avec la loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, a-t-il ajouté.. Une mesure qui, selon le ministre, «fait partie des facilitations offertes aux citoyens dans l'épargne de leurs fonds». En conséquence, la Banque d'Algérie a adressé cette note à l'ensemble des banques dans laquelle elle les appelle «à cesser d'exiger, lors de tout dépôt de fonds en caisse auprès de leurs guichets, des justificatifs au-delà de ceux relatifs à l'identité du client dans le cadre des exigences réglementaires en matière de connaissance du client». Le ministre a cité parmi les autres facilitations appliquées par les institutions financières, l'introduction de nouveaux moyens de payement, parallèlement aux chèques bancaires, dont le paiement en ligne et la carte bancaire. Un objectif que le ministère oeuvre à compléter en 2018, a-t-il dit, par d'autres produits et prestations. Estimant, en outre, que la loi de finances 2018 offre des opportunités aux promoteurs des nouveaux produits bancaires, dits islamiques, dont la mise en oeuvre va contribuer à une amélioration dans l'économie nationale. Raouya a aussi affirmé la poursuite de la politique de soutien des revenus faibles et de certains produits alimentaires de base, comme le lait et le pain. Néanmoins, il a observé que les «prix du carburant sont mondiaux et ils seront déterminés ultérieurement, suivant le contexte». Interrogé enfin sur l'éventualité de changement des billets de banques, Raouya a tenu à dire qu'il ne s'agit pas de changement de billets, mais d'un changement progressif des vieux billets bancaires par de nouveaux et de préciser dans la foulée «ce changement de vieux billets par des neufs est nécessaire chaque décennie. C'est par ailleurs, tout à fait indiqué et ordinaire dans le domaine monétaire. C'est pourquoi, cela ne doit pas être interprété autrement», a-t-il conclu.