Au moins 38 personnes ont été tuées vendredi dans deux attentats à la voiture piégée qui ont visé le palais présidentiel et un hôtel de la capitale somalienne Mogadiscio, ont indiqué hier les services de secours somaliens. «Nous avons au moins 38 morts», a affirmé Abdukadir Abdurahman Aden, du service des ambulances Amin qui avait fait état la veille d'un premier bilan provisoire de 18 morts. La première explosion, suivie par des tirs d'armes automatiques, a frappé un poste de contrôle près de Villa Somalia, le siège du gouvernement, tandis que peu après une deuxième explosion visait un hôtel proche, le Doorbin. «Je peux confirmer qu'une attaque s'est produite à proximité du palais présidentiel», a déclaré un officier de police somalien, Ibrahim Mohamed. «Une autre voiture chargée d'explosifs a détonné près d'un hôtel récemment ouvert». Selon un officier de sécurité, Abdulahi Ahmed, cinq des assaillants ont été tués par les forces de l'ordre et «la situation est revenue à la normale». Le groupe islamiste shebab, affilié à Al Qaîda, a revendiqué le double attentat dans un communiqué sur internet, affirmant avoir visé des services gouvernementaux. Les shebab tentent depuis 2007 de renverser le gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les plus de 20.000 hommes de la force de l'Union africaine, venus de Ouganda, du Burundi, de Djibouti, du Kenya et d'Ethiopie. Expulsés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs fiefs. cependant ils ont toujours la main mise sur de vastes zones rurales d'où ils mènent des attaques armées et des attentats-suicides, jusque dans la capitale Mogadiscio, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères. L'Union africaine (UA) a estimé jeudi que la Somalie a besoin de ses troupes jusqu'en 2021 pour l'aider à éliminer les terroristes shebabs et à accélérer la stabilisation. Lors d'une table ronde sur les succès et défis que rencontre la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), le représentant spécial du président de cette Commission, Francisco Madeira, a indiqué que les forces de sécurité somaliennes ne sont pas encore en mesure d'assumer la sécurité de leur pays. «Etant donné le niveau de menace et la situation du processus politique, l'option consistant à mettre fin à l'envoi de troupes avant 2021 pourrait poser de graves risques qui pourraient compromettre les gains déjà obtenus», a expliqué M. Madeira. L'Amisom met actuellement en place une résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU en août 2017 qui autorise une réduction des troupes et le transfert des responsabilités de sécurité nationale aux forces nationales somaliennes de sécurité. M.Madeira a souligné que l'Amisom continuera à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements étatiques et fédéraux pendant la période de transition.