Cette nouvelle raffinerie sera équipée des dernières technologies en matière de traitement pétrolier. La raffinerie de Sbaâ, dans la wilaya d'Adrar, sera opérationnelle d´ici la fin mars 2006. C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier, la compagnie chinoise Cnpc réalisatrice du projet, au ministre de l´Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Lors de sa visite d´inspection des projets initiés par le secteur à Adrar, Hassi R´mel et Tiaret, le ministre a affirmé que cette nouvelle raffinerie, la plus importante en Algérie, sera équipée des dernières technologies en matière de traitement pétrolier. Il est attendu que la raffinerie exporte vers les pays limitrophes, a précisé M.Khelil. La raffinerie, d´un coût global de 186 millions de dollars, aura une capacité de production de 600.000 tonnes par an (produits dérivés du pétrole), équivalent à 12.500 b/j, sur une durée de 25 ans. Le capital de la raffinerie de Sbaâ est détenu à hauteur de 70% par Cnpc et 30% par Sonatrach. Le projet emploie déjà 2000 personnes, et ce chiffre atteindra 2200 dès l´entrée en production de la raffinerie. Le ministre Khelil s'est également rendu à Tiaret où il a inspecté l´assiette devant accueillir la construction d´une nouvelle raffinerie à Zaâroura. Le ministre a cependant affirmé que le choix définitif du site ne sera fixé qu´après les tests et l´expertise qui seront effectués afin de garantir la disponibilité de quantités suffisantes d´eau pour la réalisation du projet. L´assiette est estimée adéquate car occupant 320 ha sur une terre agricole à faible rendement, avoisinant la zone industrielle de Zaâroura. L´objectif de cette visite est l´inspection et la prospection d´assiettes dans certaines régions du pays pour la construction de raffineries en vue de développer cet aspect. «La capacité actuelle de nos raffineries est de 500.000 b/j et il faut un apport supplémentaire de quelque 300.000 barils», a indiqué le ministre Chakib Khelil. Les capacités de raffinage de l'Algérie devraient, rappelons-le, doubler d'ici à l'horizon 2010, selon les projections de Naftec, filiale de Sonatrach. Avec une capacité totale de raffinage estimée à 22 millions de tonnes par an et qui augmentera de 20%, la capacité sera déjà d'environ 26 millions de tonnes. Le premier responsable du secteur avait souligné à maintes reprises le manque d'investissements dans les raffineries par les pays exportateurs de pétrole. La volonté est aujourd´hui tournée vers le raffinage de la moitié de la production nationale, ce qui contribuera à la hausse les capacités économiques. Et c'est justement dans le cadre de l´extension des capacités de raffinage que la société Naftec a pris un certain nombre de mesures visant la réhabilitation et la modernisation de ses instruments et équipements, à travers un programme qui concerne l´ensemble des raffineries du pays, dont le coût est estimé à 1,3 milliard de dollars. Ce programme permet une adaptation des spécifications des produits raffinés avec les spécifications, européennes 2005, dans le souci de conserver les parts de l'Algérie sur le marché international. Avec la réception des nouvelles raffineries et la modernisation de celles existantes, la conjoncture actuelle du marché international de pétrole est favorable pour l´Algérie en matière d'approvisionnement du marché national et international en produits pétroliers en raison de l´envolée des cours alimentée depuis plusieurs semaines par une série de pannes dans les raffineries aux Etats-Unis. De plus, l´Europe connaîtra d´ici à 2015 une sévère pénurie de diesel, assez difficile à produire, à moins d´investissements majeurs dans des raffineries, selon une étude du cabinet de consultants en énergie écossais, Wood MacKenzie. Elle consomme actuellement environ 200 mt par an de diesel, mais sa demande devrait nettement progresser, pour atteindre 280 mt en 2015, selon cette étude. Une situation qui offre à notre pays l´opportunité d´augmenter ses capacités de raffinage et renforcer davantage sa position de pays exportateur.