La star brésilienne très attendue ce soir au Parc des Princes Pour devenir un leader incontestable, le talent ne suffit pas, surtout s'il disparaît lors des grands rendez-vous: après son exclusion à Marseille et son match raté à Madrid, Neymar a l'occasion de se racheter lors des deux «clasico» contre l'OM, ce soir (21h) en Ligue 1 et mercredi en coupe de France. «C'est facile de mettre beaucoup de buts à Dijon, en championnat, mais c'est dans ces matchs-là qu'il faut être bon»; Et si, derrière le coup de gueule d'Adrien Rabiot après la défaite amère à Madrid (3-1), en 8es de finale aller de Ligue des champions, Neymar était le premier visé? Force est de constater que depuis son arrivée spectaculaire dans le club de la capitale, le N°10 brésilien semble surtout avoir brillé face aux équipes modestes, à défaut de s'être montré décisif face aux grosses écuries. Du fameux quadruplé de gala face à Dijon (8-0) -qu'il avait toutefois réussi à gâcher par gourmandise à cause d'un penalty polémique avec Edinson Cavani- au numéro de soliste aussi stérile qu'agaçant contre le Real, «Ney» est en train de façonner malgré lui l'image d'un joueur fort avec les faibles et faible avec les forts. Or, si le PSG et ses propriétaires qataris, obnubilés par la quête de la Ligue des champions, ont lâché la somme record de 222 millions d'euros pour l'arracher au FC Barcelone, c'est surtout pour qu'il justifie son statut de futur Ballon d'Or. Aussi bien face aux cadors que sous la pression des grands rendez-vous. Pour son premier «clasico» français à Marseille en octobre dernier (2-2), la superstar brésilienne a complètement raté son baptême du feu, en dépit d'un but inscrit. Au lieu d'admirer le nouveau Ronaldinho à l'oeuvre, le bouillonnant public olympien a plutôt vu un joueur aux nerfs fragiles. Incapable de se maîtriser face à la provocation de Lucas Ocampos, «Ney» a bousculé le Marseillais alors que le score était de 2-1 pour l'OM. Un geste synonyme d'exclusion pour un deuxième carton jaune, et de départ la tête basse en direction des vestiaires. «Les supporters m'ont souvent jeté des projectiles, c'était exagéré, ce n'est pas le football ça. Je n'ai pas perdu mon sang-froid, j'assume mon erreur», s'est-il défendu après la rencontre, prétextant même que la «pelouse était sèche et haute». «Il avait pété un plomb», a rappelé avant-hier l'attaquant marseillais Valère Germain au micro de SFR Sports, avant d'ajouter un petit tacle à son encontre: «Je n'aime pas trop son esprit chambreur. À un moment donné, c'est normal s'il prend des coups. S'il avait joué dans les années 1990, cela aurait été très compliqué pour lui.» A-t-il eu le temps depuis de mieux appréhender cette rencontre finalement pas comme les autres? «Je suis tranquille parce qu'il est aussi intelligent. Il apprend de ce qui se passe, individuellement ou collectivement, pour ne pas faire les mêmes erreurs», a assuré son entraîneur Unai Emery lors de la conférence de presse d'avant-match. «Je crois que tous les joueurs sont conscients de l'importance du match, même si certains joueurs ne connaissent pas bien le «clasico». On va rappeler ces choses (...) C'est un match différent», a encore rappelé Emery. Pour le démontrer, encore faut-il que le Brésilien de 26 ans soit présent au coup d'envoi. Atteint d'un «syndrome viral» selon le club, Neymar était absent de l'entraînement vendredi, deux jours avant la première des deux réceptions de Marseille. «Je suis sûr que s'il est prêt pour jouer dimanche, il va être très prêt, très concentré, pour faire un grand match avec l'équipe», a insisté le technicien basque. Il n'avait pas pu compter sur lui lors de la défaite à Lyon (2-1) fin janvier. Incapable de briller à l'extérieur, que ce soit au Vélodrome, au Groupama Stadium, au stade Santiago Bernabeu ou encore à l'Allianz Arena face au Bayern Munich (défaite 3-1), «Ney» n'aura cette fois-ci pas d'excuse: les trois prochaines rencontres déterminantes, contre l'OM et le Real, se joueront dans le jardin de ses premiers (petits) exploits. «Quand nous jouons au Parc, les joueurs sentent quelque chose de spécial avec tous les supporters, que ce soit «Ney» ou tous les autres», confirme Emery. La «remontada» face au Real sera impérative, à domicile le 6 mars, après la claque de l'aller. Chuter pour apprendre. Même les prodiges n'y échappent pas.