«Bien que la commission doive être autonome et souveraine dans ses décisions, le dernier mot revient au secrétaire général du parti.» Les 17 membres de la commission de discipline du FLN siègent depuis hier au siège du parti à Hydra(Alger). La réunion se déroulera durant trois jours, le temps d'étudier tous les dossiers présentés par le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès. Six à sept cas seront examinés par la commission présidée par Amar Louazani. Il s'agit du député de Annaba, Baha Eddine Tliba, et d'autres députés, membres du comité central, et mouhafedhs à l'image de ceux de Relizane et de Djelfa. Le député de Tébessa, Mohamed Djemaï l'a échappé belle, puisqu'il ne sera pas traduit devant cette fameuse commission. Durant la séance d'hier, trois dossiers ont été examinés. «Il s'agit en l'occurrence du cas du député de l'émigration, Nourdine Belmeddah, Bouazza Mohamed, membre du comité central et Baha Eddine Tliba, sans lequel la commission de discipline ne serait jamais réactivée», a-t-on relevé. Présent hier à la réunion, Tliba a été entendu par la commission. Ce dernier se serait défendu devant les membres de ladite commission. «Bien que la commission soit autonome et souveraine dans ses décisions, le dernier mot revient au secrétaire général du parti», indique un membre du bureau politique du parti. Le patron du FLN dispose du droit de veto, il peut grâcier le mis en cause comme il peut avaliser la sentence proposée par la commission, explique-t-on. Les délibérations, notamment les sanctions encourues par les concernés ne tomberont qu' «à partir de samedi prochain», note-t-on encore. Tombés en disgrâce, l' ancien vice- président de l' APN, Tliba, et Djemaï, risquent d'être complètement bannis du parti, comme Abdelaziz Belkhadem, ex-secrétaire général du parti. En tout cas, les dossiers liés aux cas indiqués ont déjà atterri sur le bureau de la commission de discipline. Des déclarations hostiles à la direction actuelle sont, entre autres, les griefs retenus contre Djemaï. Quant à Tliba, son initiative avait suscité une vive réaction de la part de la direction du FLN, à tel point que Ould Abbès avait estimé qu' «il y avait des arrière-pensées derrière cette initiative par laquelle on a voulu rééditer le scénario de 2004». Suite à l'appel à la création d'une coordination nationale pour un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, dont faisaient partie plusieurs anciens Premiers ministres et ex-ministres, le SG avait installé la commission de discipline le 6 février dernier. Certains mis en cause, à l'image de Tliba, sont soupçonnés d'avoir monnayé leurs postes de députés au FLN. Ils soufflaient le chaud et le froid au parti majoritaire au Parlement, sous l'ère de Amar Saâdani et de Belkhadem, avant qu'ils ne soient discrédités. Par ailleurs, à moins d'un mois de la réunion du comité central du parti, prévue le 19 mars, Djamel Ould Abbès poursuit ses rencontres régionales. Intronisé à la tête du parti le 22 octobre 2016, en remplacement de Amar Saâdani, Ould Abbès a annoncé récemment que l'ordre du jour de la session du comité central, prévue pour le 19 mars prochain, sera réduit à deux points seulement: lecture et adoption du bilan moral et financier.