Il est nécessaire pour les fournisseurs de respecter les rythmes de production et de livraison définis dans le cahier des charges Fabriquer des millions de composants dans des conditions de compétition difficiles exige une organisation sans faille et un processus de production en évolution permanente. Des sous-traitants dans l'industrie automobile ont eu l'opportunité lors des premières journées techniques sur la sous-traitance véhicules (Jtsv) qui ont débuté hier à Alger d'étaler leur savoir-faire et aussi de mettre à nu quelques vérités se rapportant à leur relation avec quelques constructeurs automobiles en place. A ce propos deux fournisseurs, membres d'un panel portant sur la relation des sous traitants avec les constructeurs, ont en effet estimé que les délais d'homologation de leurs produits et leurs essais technique sont trop longs, que les prix qui leur sont proposés minimisent leurs marges bénéficiaires et enfin des commandes ne sont pas en adéquation avec le montant d'investissement nécessaire pour les satisfaire. Devant ces réserves, des représentant de constructeurs ont tenu à préciser sur la question des délais que le produit doit répondre aux exigences du donneur d'ordre tel que mentionné dans le cahier des charges. Comme ils ont tenu à souligner que l'homologation d'un produit n'est pas une mince affaire «et dans ce cadre les normes sont sévères», ont-ils fait savoir. Quant à la question des prix pratiqués, un intervenant dans ce panel a été catégorique: «Chez nous le prix est fixé par le sous-traitant.» Notons que lors de la journée d'hier, des représentants locaux se sont joints aux discussions pour rappeler aux participants de divers horizons que l'industrie automobile est très exigeante que ce soit sur le plan de la qualité que des coûts des composants qui seront fabriqués localement et qui, de surcroît, devront obéir à des normes sévères. «Comme il est nécessaire pour les fournisseurs de respecter les rythmes de production et de livraison définis dans le cahier des charges», ont-ils indiqué à l'unanimité. Et de rappeler également que «fabriquer des millions de composants dans des conditions de compétions difficiles exige une organisation sans faille et un processus de production en évolution permanente. Toujours lors de la réunion de ce panel on a considéré que l'industrie de la sous-traitance ne saurait se développer sans la contribution des équipementiers traditionnels des constructeurs automobiles en activité en Algérie. Autrement dit encourager la création de coentreprises, une option soutenue par de nombreux sous-traitants nationaux. C'est aussi le souhait du ministre de l'Industrie et des Mines Youcef Yousfi. En effet, ce dernier a exhorté les sous-traitants à établir des partenariats fructueux avec les équipementiers et les grands groupes internationaux spécialisés dans la fabrication des différents composants, car pour le ministre «ce sont là les voies pour amorcer, faire décoller et bâtir une véritable industrie automobile qui soit fiable et crédible et qui participe activement à la diversification de l'économe». Interrogé lors d une conférence de presse sur les prix élevés pratiqués par les constructeurs, le ministre a répondu que son département a demandé à ces derniers de transmettre dans le détail leurs prix. A propos du taux d'intégration inscrit dans le cahier des charges Youcef Yousfi a averti que pour ceux qui ne respecteront pas à la lettre, «nous prévoyons de lourdes sanctions». Le ministre a par ailleurs indiqué à cette occasion: «Ce n'est pas tant de fabriquer des voitures qui nous intéresse, mais de mettre en place une véritable industrie automobile et partant, de viser l'exportation.» Rappelons enfin qu'à l'issue de ces journées techniques, il sera procédé à la signature de nombreuses conventions et donner le coup d'envoi à des partenariats durables entre les fabricants de véhicules et leurs équipementiers. Et dans cette perspective, un équipementier coréen s'est engagé à créer 2000 postes d'emplois d'ici la fin de l'année et à assurer la formation dans ce créneau à des centaines de jeunes Algériens. C'est dire enfin que l'émergence de la sous-traitance dans le secteur de l'automobile va se concrétiser sur le terrain.