Les Parisiens parviendront-ils à stopper Ronaldo? Le PSG, malgré l'absence de Neymar, vise une remontada face au Real Madrid vainqueur 3-1 à l'aller, tandis que Liverpool a la qualification presque en poche en accueillant Porto (battu à l'aller 5-0), ce soir à 20h45 en 8es de finale retour. Le PSG rêve de refaire le coup de 1993, lorsqu'il avait surmonté un revers identique à l'aller en s'imposant 4-1 au retour au Parc des Princes, en C3. Mais ce sera sans son meilleur joueur, Neymar, opéré samedi dernier du pied droit et vraisemblablement remplacé par Angel Di Maria sur le terrain, l'homme en forme en 2018. Le PSG joue gros, car son objectif est de jouer les premiers rôles en Ligue des champions et de la remporter, alors qu'il échoue à en atteindre les demi-finales depuis la prise de pouvoir de ses propriétaires qataris en 2011. L'entraîneur Unai Emery serait forcément sur la sellette en cas d'élimination dès les 8es de finale pour la deuxième saison d'affilée. Le directeur sportif du PSG, Antero Henrique, a tenté de dédramatiser dans L'Equipe. «Le match contre le Real est très important, bien sûr. La C1, c'est important pour tout le monde. Mais ce ne sera pas la fin». Quand même, c'est le match de la saison pour le club de la capitale. «A domicile, avec nos supporters, on sait comment ça peut aller. Il y a vraiment de la place pour le faire», martèle le défenseur Thomas Meunier. «On peut le faire et on doit le faire». Paris a remporté ses 19 matchs à domicile cette saison, avec en moyenne quatre buts marqués par match. «Si tu arrives premier de la phase de groupe, tu reçois pour le match retour. Si l'UEFA fait cette différence, c'est peut-être que c'est mieux de joueur le deuxième match à domicile», a observé l'entraîneur parisien Unai Emery. Ce serait mieux pour le PSG. Car une nouvelle élimination en huitième de finale, un an après celle de Barcelone (4-0, 1-6), serait un très mauvais signal. Le club parisien, qui clame vouloir gagner la Ligue des champions, restait auparavant sur quatre éliminations en quarts de finale de la reine des compétitions. Il y aurait aussi des conséquences économiques: les revenus du club seraient moindres qu'avec un tour ou deux de plus. Or, Paris n'en a pas fini avec le fair-play financier, après avoir beaucoup dépensé l'été dernier (plus de 400 millions d'euros pour recruter Mbappé, Neymar, Yuri Berchiche) alors que l'UEFA veut limiter le déficit des clubs à 30 millions d'euros sur trois saisons. Il reste 90 minutes à ce dernier pour gagner 2-0 et rééquilibrer la balance, sous peine de fin de saison périlleuse. Mais le Real de Zinédine Zidane joue gros aussi: le double tenant du titre n'a plus que la C1 à conquérir, puisqu'il est largement distancé en championnat et qu'il a été éliminé de la coupe d'Espagne. Cristiano Ronaldo, à l'automne en demi-teinte, semble rééditer le coup de la saison dernière en arrivant en grande forme à l'approche des matchs couperets: le Ballon d'or en est à 14 buts sur ses huit dernières apparitions. Gareth Bale et Karim Benzema semblent également en regain de forme, l'arrière gauche Marcelo est revenu de blessure et les milieux Toni Kroos et Luka Modric ont repris l'entraînement collectif dimanche. L'autre match de cette soirée européenne charrie bien moins d'enjeux et de suspense: Liverpool a neuf orteils sur 10 en quarts de finale après son carton 5-0 réussi au Portugal, grâce notamment à un triplé de Sadio Mané. Jürgen Klopp peut donc se permettre de faire tourner ses Reds afin de préparer le déplacement choc sur le terrain de Manchester United samedi en championnat, tandis que les Dragons de Sergio Conceiçao tenteront simplement de sauver l'honneur.