la lutte antiterroriste reste la préoccupation majeure des pays du pourtour méditerranéen Bedoui et Collomb ouvriront un séminaire des préfets et des walis, «témoignage de l'étroite coopération franco-algérienne en matière de gouvernance». Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, est attendu aujourd'hui à Alger avant de se rendre au Niger. A l'ordre du jour de ce déplacement: la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine, ont indiqué hier ses services. Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur français, ce déplacement, prévu jusqu'à dimanche prochain, permettra de «rappeler le partenariat étroit qui unit l'Algérie et la France, notamment sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, ainsi que sur les enjeux migratoires» et de «démontrer le partenariat efficace de la France et du Niger, en matière de lutte, contre les réseaux de trafiquants d'êtres humains». Gérard Collomb rencontrera à Alger son homologue Nouredine Bedoui, ainsi que le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le ministre français se rendra ensuite au Niger pour participer à une réunion internationale à Niamey sur «la coordination pour la lutte contre les réseaux de trafiquants de migrants», avec les représentants de plusieurs pays africains (Niger, Tchad, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Côte d'Ivoire, Guinée, Sénégal et Libye), mais également européens (Allemagne, Italie et Espagne). Rappelons que la question migratoire préoccupe Paris où Gérard Collomb avait présenté le 21 février passé, en Conseil des ministres un projet de loi controversé durcissant les conditions d'accueil des étrangers et l'octroi du droit d'asile. «Face à l'ampleur des défis migratoires que connaît l'Europe, l'action de la France pour maîtriser les flux migratoires irréguliers et garantir le droit d'asile se décline au niveau national, européen, et international», explique le ministère. Il s'agit d'un texte «totalement équilibré» qui «s'aligne sur le droit européen», a fait valoir le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, pour qui le projet reste «très en deçà des mesures prises» dans des pays comme l'Allemagne, l'Italie ou la Suède. Gérard Collomb ira également à Agadez, au centre du Niger, «longtemps point de passage principal des routes migratoires irrégulières vers la Libye et les côtes italiennes», où il rencontrera la mission de police de l'UE «Eucap Sahel Niger» et l'Organisation internationale des migrations (OIM). Une approche en partenariat avec les Etats de départ et de transit pour maîtriser l'immigration irrégulière est indispensable. C'est l'esprit des pactes migratoires mis en place par l'UE dans le contexte du Sommet de la Valette de novembre 2015, qui visent à renforcer l'appui de l'UE aux pays d'origine des flux migratoires, tout en assurant une mobilisation accrue de leur part pour la lutte contre l'immigration irrégulière. Cela passe notamment par une lutte résolue contre les réseaux de trafiquants de migrants, qui est l'objet de la conférence ministérielle de Niamey. Lors de son déplacement à l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers (Ocriest), Gérard Collomb avait déclaré «une guerre sans relâche aux passeurs, criminels exploitant la misère». Pour rappel, 303 filières ont été démantelées en France en 2017, pour partie des filières d'acheminement (la France est un pays de transit) et pour partie des filières de maintien (la France est le pays de destination). A Alger, la question la plus importante que le ministre français abordera avec les responsables algériens est incontestablement la lutte antiterroriste qui reste la préoccupation majeure des pays du pourtour méditerranéen, ainsi que les pays de la région sahélo-saharienne et ce, parallèlement à l'ouverture par Collomb et Bedoui d'un séminaire des préfets français et des walis algériens, «témoignage de l'étroite coopération franco-algérienne en matière de gouvernance», selon le ministère français. La France qui dispose toujours d'une force militaire dans les pays subsahariens, n'arrive pas à en finir avec les groupes terroristes qui écument la région et qui réussissent des attaques meurtrières, aussi bien contre les forces militaires du Mali, que celle de l'ONU ou comme lors de la dernière attaque contre un hôtel de la capitale du Burkina Faso. L'Algérie devient aux yeux des experts occidentaux et américains, un passage obligé dans toute stratégie régionale et internationale de lutte antiterroriste. C'est à ce titre qu'Alger devra abriter en avril prochain, une réunion africaine sur «l'assèchement des sources de financement du terrorisme». C'est dans cette perspective, entre autres, que s'inscrit la dernière visite du président de la Commission africaine à Alger. Abordant les questions de paix et de sécurité dans le continent avec le chef de la diplomatie algérienne, Moussa Faki Mahamet a déclaré que «l'Algérie comme vous le savez, dispose d'une expérience reconnue en matière de lutte antiterroriste», rappelant qu'à la demande du Conseil pour la paix et la sécurité de l'UA ((CPS), l'Algérie a présenté un rapport dans ce sens et s'apprête à abriter une conférence sur les sources de financement du terrorisme les 9 et 10 avril prochain.