La Corée du Nord est, selon des médias, en pourparlers avec les Etats-Unis et la Suède pour libérer trois Américains détenus par Pyongyang, dernier signe de l'effervescence diplomatique provoquée par la perspective de sommets avec Séoul et Washington. L'éventuelle libération des trois Américains d'origine coréenne est discutée via des canaux multiples, plus d'une semaine après que le président américain Donald Trump eut créé la surprise en acceptant un sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Pyongyang n'a pas confirmé avoir proposé une telle rencontre historique - la proposition avait été relayée par Séoul après l'envoi d'une délégation au Nord. Mais l'annonce a donné le top départ d'une course pour déterminer un menu réaliste pour de tels entretiens. La chaîne sud-coréenne MBC a rapporté dimanche que Pyongyang et Washington étaient sur le point de conclure un accord final sur la libération des Américains. «Ils sont en train de mettre au point les détails sur le calendrier des Libérations», a dit la télévision, citant une source diplomatique sud-coréenne. Les négociations se déroulent via la mission nord-coréenne de l'ONU à New York et le département d'Etat américain, voie de communication surnommée le «canal de New York», selon cette source. Cette question a également été évoquée lors de trois jours de discussions à Stockholm entre le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong-Ho, et son homologue suédoise Margot Wallstrom, d'après la chaîne américaine CNN. La Suède, qui représente les intérêts américains à Pyongyang, a soulevé le sujet pour «faire avancer les choses dans la bonne direction», a dit CNN. «Tout mouvement sur la question des détenus aurait un impact énorme pour les Etats-Unis». Kim Dong-chul, un pasteur américano-coréen, a été arrêté pour espionnage et condamné en 2016 à dix ans de travaux forcés. Kim Hak-song et Kim Sang-duk, également connu sous le nom de Tony Kim, travaillaient tous deux pour l'Université des Sciences et de la Technologie de Pyongyang (Ustp), établissement fondé par des évangélistes chrétiens étrangers. Ils ont été arrêtés l'année dernière pour «agissements hostiles». Les informations sur leur possible libération sont publiées alors que se succèdent les consultations tous azimuts impliquant Pyongyang, Séoul, Washington et ses alliés. Lors d'une visite récente d'une délégation sud-coréenne à Pyongyang, Kim Jong Un aurait proposé de rencontrer l'occupant de la Maison-Blanche. Donald Trump a dit oui à un sommet avant la fin mai, mais aucun lieu ni date précise n'ont été annoncés. Le dirigeant nord-coréen a également accepté un sommet avec le président sud-coréen Moon Jae-in le mois prochain, d'après la délégation sud-coréenne. Il aurait aussi selon la presse accepté l'idée d'abandonner ses programmes nucléaire et balistique en échange de garanties américaines sur la sécurité. Dans un entretien diffusé dimanche par CBS, la cheffe de la diplomatie sud-coréenne Kang Kyung-wha, a déclaré que M. Kim «examinait la situation» après le oui surprise de M. Trump à un sommet. Elle a ajouté que M. Kim avait «donné sa parole» sur son engagement à la dénucléarisation. «C'est la première fois que ces mots viennent directement du dirigeant suprême de la Corée du Nord lui-même», a-t-elle relevé.