Donald Trump est arrivé hier en Corée du Sud pour une deuxième étape sensible de sa tournée asiatique, promettant en dépit de divergences marquées avec Séoul sur le dossier nucléaire nord-coréen, de "régler tout ça". La Corée du Nord était déjà au cœur de l'escale japonaise de son marathon asiatique, au moment où les tensions sont particulièrement élevées sur la péninsule divisée. Mais si le bouillant président américain a plusieurs fois affiché sa proximité avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, ses relations avec le président sud-coréen de centre-gauche Moon Jae-In ont jusqu'à présent été beaucoup moins chaleureuses. L'avion présidentiel Air Force One s'est posé peu avant 12H30 (03H30 GMT) sur la base aérienne d'Osan, près de Séoul, où M. Trump et son épouse Melania ont été accueillis par la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-Wha. "Je me prépare à partir pour la Corée du Sud et des réunions avec le président Moon, un homme de valeur", avait déclaré un peu plus tôt M. Trump dans un tweet au Japon. "On va régler tout ça." Un message apparaissant beaucoup plus mesuré qu'un précédent tweet, quand il avait accusé en septembre M. Moon, partisan d'un dialogue avec Pyongyang, de défendre une politique "d'apaisement" vouée à l'échec. Cette pique avait été mal perçue à Séoul, car assimilant implicitement M. Moon à Neville Chamberlain, artisan de la politique britannique d'apaisement vis-à-vis d'Adolf Hitler à la fin des années 1930.
'On trouvera une solution' La première visite officielle en Corée du Sud, jusqu'à aujourd'hui , du président américain intervient après des mois de dégradation continue de la situation sur la péninsule. En cause l'intensification des programmes militaires de Pyongyang, qui a réalisé en septembre son sixième essai nucléaire -le plus puissant à ce jour- et testé plusieurs missiles potentiellement susceptibles d'atteindre le territoire américain. La surenchère verbale et des échanges d'insultes entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ont également contribué à la montée des tensions. "Au final, on trouvera une solution" au problème nord-coréen, a promis en début d'après-midi M. Trump à Camp Humphreys, QG des 28.500 militaires américains stationnés en Corée du Sud, à 90 km au sud de Séoul. "On trouve toujours une solution, il faut qu'on trouve une solution", a-t-il ajouté. De son côté, M. Moon -dont les parents avaient été évacués du Nord pendant la Guerre de Corée (1950-1953) par un navire américain- a salué la relation historique avec Washington. "On dit que c'est dans le besoin qu'on reconnaît un vrai ami", a déclaré à M. Trump le président sud-coréen. "Les Etats-Unis sont un vrai ami qui a été avec nous et qui a versé son sang à nos côtés quand nous étions dans le besoin." Lundi, M. Trump avait pu s'assurer du soutien total du Japon à sa politique nord-coréenne, qui défend l'idée que "toutes les options sont sur la table" vis-à-vis de Pyongyang. "L'heure de la patience stratégique est révolue", a réaffirmé à Tokyo M. Trump lundi, en référence à la doctrine de son prédécesseur démocrate Barack Obama. 'Perspective d'une guerre' Mais, alors que la capitale sud-coréenne est inquiète de se savoir à portée de l'artillerie sud-coréenne, M. Moon demande à Washington qu'aucune intervention militaire contre Pyongyang ne se fasse sans son consentement préalable. La Corée du Sud n'en a pas moins déroulé le tapis rouge pour M. Trump. L'enjeu, pour Séoul, est d'obtenir des assurances sur la solidité de l'alliance bilatérale, en dépit de la personnalité d'un président américain qui avait promis "le feu et la colère" à Pyongyang. La population sud-coréenne est divisée face à Donald Trump, qui est l'objet de manifestations de sympathie et de défiance depuis ce week-end à Séoul. "Les Coréens ont beau être calmes au sujet de la guerre des mots entre Trump et Kim, nous chérissons nos vies autant que les Américains chérissent la leur et la perspective d'une guerre nous effraie", observait mardi dans un éditorial le Korea Times. Avant d'ajouter au sujet du président américain: "Ses +bombes rhétoriques+ disent tout." De l'autre côté de la Zone démilitarisée (DMZ), située à quelques dizaines de kilomètres seulement de Séoul, la Corée du Nord a d'ores et déjà donné le ton: par la voix du journal du parti unique, le Rodong Sinmun, elle a qualifié M. Trump de "vieil homme fou de la Maison Blanche". Le président américain devait participer hier après-midi à la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne, à un sommet avec M. Moon avant un dîner d'Etat. Il s'exprimera mercredi devant les parlementaires sud-coréens mais fera l'impasse sur la visite de la DMZ, pourtant un passage -quasi- obligé de tous les présidents américains.
"Beaucoup de progrès" Le président américain Donald Trump a fait état mardi de "beaucoup de progrès" sur la question nord-coréenne et salué le rôle "très utile" de Pékin dans ce dossier, à l'issue d'une rencontre à Séoul avec son homologue sud-coréen Moon Jae-In. "Oui, je vois certaines choses bouger", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune à Séoul, sans donner de précisions. "Je pense que nous faisons beaucoup de progrès." Pyongyang est "une menace mondiale qui appelle une action mondiale", a-t-il réaffirmé, tout en disant que son homologue chinois Xi Jinping avait "été vraiment très, très utile". "Nous espérons que, de la même manière, la Russie sera utile", a poursuivi le chef d'Etat américain lors de la seconde étape de son marathon diplomatique en Asie. A côté de son homologue sud-coréen, qu'il avait en septembre critiqué pour avoir prôné un dialogue avec Pyongyang, il a souligné que l'alliance entre Washington et Séoul était "plus importante que jamais". Mais le président américain, qui défend l'idée que toutes les options sont sur la table pour régler le dossier nord-coréen, a redit mardi après-midi qu'il était prêt à utiliser l'option militaire "si nécessaire". La première visite officielle en Corée du Sud, du président américain intervient après des mois de dégradation continue de la situation sur la péninsule. En cause l'intensification des programmes militaires de Pyongyang, qui a réalisé en septembre son sixième essai nucléaire -le plus puissant à ce jour- et testé plusieurs missiles potentiellement susceptibles d'atteindre le territoire américain. La surenchère verbale et des échanges d'insultes entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ont également contribué à la montée des tensions.