L'assiette concernée par le défrichement se situe dans l'espace ravagé par les flammes d'un incendie qui a été provoqué en juillet 2016 Elle a choisi la veille de la célébration de la Journée internationale de l'arbre pour agir. L'alerte a été donnée sur les réseaux sociaux. Les internautes signalent une opération de défrichement en cours au pied du mont Gouraya. L'assiette concernée par le défrichement se situe dans l'espace ravagé par les flammes d'un incendie qui a été provoqué en juillet 2016. Un incendie dont l'origine était un défrichement «sauvage». À l'époque on suspectait déjà«un acte criminel», supposé être l'oeuvre d'une mafia du foncier, qui sévit par ailleurs un peu partout aux alentours de la ville de Béjaïa. Ce qui s'avéra vrai à présent puisque cette parcelle de terrain décimée en 2016 avec tout ce qu'elle compte comme espèces végétales endémiques de la région, fait l'objet de convoitise. Des individus, spécialisés dans la vente des terrains sont en passe de finir le défrichement avant l'acte de vente généralement illicite si ce n'est pas déjà fait. Le même cas a été signalé au niveau de la forêt de Sidi Ahmed. Munis d'autorisation de déboisement accordée par les services des forêts et dont les délais ont expiré, des individus auraient, selon le président de l'association «Ardh», abattu plus d'une centaine d'arbres. Ce sont les deux endroits ciblés par la mafia du foncier et du bois ces trois dernières années, si on compte ceux de Bir Slam et Tazeboudjth, brûlés puis défrichés et vendus en parcelles. Le départ de l'incendie de juillet 2016 et les mobiles de ce dernier ne sont à ce jour pas connus avec exactitude. Mis en ligne par un site, les internautes parlent de «défrichement sauvage» et d'une «mafia du foncier prise en flagrant délit». Chez les défenseurs de la nature et de l'environnement, il y a eu pour l'instant peu de réactions. Exception faite de Karim Khima de l'association Ardh, le reste des acteurs étaient aux abonnés absents au moment-même où le besoin de prendre position était un impératif de l'heure. «Nous avons déjà lancé l'alerte aussi bien sur les médias que devant les autorités concernées, et nous sommes en passe de déposer plainte contre X», indique le président de l'association Ardh, qui affirme avoir pris part à plusieurs commissions et réunions «inutiles» puisque, ajoute-t-il «aucune des solutions qu'on a proposées n'ont été concrétisées sur le terrain». Sur les réseaux sociaux, c'est la colère et l'indignation. Des commentaires particulièrement virulents ciblent les autorités et «les soi-disant» défenseurs de la nature et de l'environnement.«Le mobile est connu de tous. Accaparer des terrains et les vendre, l'Etat est impuissant», s'insurge cet autre citoyen dans un commentaire qui illustre parfaitement la situation à Béjaïa. Après Bir Slam, Tazboudjth ces dernières années, c'est le mont Gouraya qui est ciblé. Jusqu'à quand cette impunité? Où sont les autorités communales? Où est la Conservation des forêts de la wilaya de Béjaïa? Où sont les responsables du Parc national du Gouraya? Autant de questions qui reviennent marquant ainsi l'incompréhension totale de cet état de fait d'autant plus que cela intervient à la veille de la célébration de la Journée internationale de l'arbre. Béjaïa a besoin de ses forêts. Le taux de pollution y est très élevé. C'est pourquoi les autorités concernées sont plus que jamais interpellées pour prendre des mesures adéquates pour mettre fin à ce fléau qui n'affecte pas seulement l'environnement mais également la santé publique.