La recherche d'une solution consensuelle à «la crise globale qui affecte le pays, est d'une urgence indiscutable». Le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, a déclaré hier, à l'ouverture des travaux de la cinquième session de son comité central tenue à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda, à l'ouest d'Alger, que «le pouvoir a son agenda, nous avons le nôtre!». «A Talaie El Hourriyet (...) la priorité des priorités, c'est la solution à la crise! C'est la raison pour laquelle je ne m'étendrai pas sur l' élection présidentielle. Je le ferai le moment venu», a-t-il indiqué. «L'approche de l'échéance présidentielle a réveillé les ambitions et aiguisé les appétits au sein du sérail. Elle a exacerbé les rivalités entre les cercles du pouvoir qui s'activent à s'affaiblir les uns les autres en s'affrontant par médias et clientèles interposés, pour se positionner dans le cas où la succession est ouverte», a-t-il noté. «Tout cela alimente l'impasse politique qui gagne en complexité et qui, conjuguée à la crise économique et à la montée des tensions sociales, présente un facteur d'aggravation de la crise globale qui affecte notre pays», a-t-il poursuivi. «La perspective de l'élection présidentielle (...) a amené le pouvoir politique à adopter une démarche qui consiste à gérer le statu quo et à gagner du temps (...) Il joue sur la diversion pour détourner l'attention des acteurs politiques et du citoyen, d'une situation politique économique et sociale délétère et dévier le débat politique sur l'échéance présidentielle et d'autres questions périphériques», a-t-il estimé. Lors de son point de presse tenu en marge de la cinquième session de son comité central, à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda à l'ouest d'Alger, le récent appel du président de la République à la classe politique pour se lancer dans la course au pouvoir et contribuer au mouvement démocratique pluraliste, «n'a pas d'autres objectifs que d'amuser la galerie, détourner les regards de l'opinion publique et gagner du temps». Est-ce que l'Algérie connaît une crise politique? s'est-il demandé, avant de répondre par l'affirmative: «En effet, l'Algérie connaît une crise politique profonde et la sortie de crise recommande de redonner la parole au peuple, à travers le retour à l'urne». «Il n' y a pas d'autres issues à la crise que le retour à la souveraineté populaire, à la légitimité politique et institutionnelle», a-t-il martelé.» Pour surmonter la crise politique globale, nous n'avons pas d'autre recours que la mise en place d'une instance effectivement indépendante pour la gestion du processus électoral, créée et composée de ceux qui participent aux élections», a-t-il ajouté. Il a notamment mis l'accent sur la nécessité d'un «retour à la légitimité» avec l'organisation d'élections à tous les échellons de l'Etat, supervisées par une instance indépendante. Invité à commenter le dernier message de Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, vice ministre de la Défense nationale, il répond que «si un jour le pouvoir en place acceptera de s'asseoir autour de la table avec l'opposition pour trouver une solution consensuelle, progressive et apaisée à la crise, l'armée aura un rôle de suivi, d'accompagnement et de garantie du processus de la transition politique». Par ailleurs, il a souligné que «tous les ingrédients d'un dérapage dangereux sont réunis: le rétrécissement de l'espace des libertés, des conditions de vie rendues plus difficiles avec les mesures d'austérité imposées, la hausse des prix et du coût de la vie, l'érosion de la monnaie nationale, l'augmentation du chômage». Par conséquent, préconise-t-il, «il est de la plus haute responsabilité du pouvoir d'éviter un tel dérapage, en ouvrant un dialogue sincère pour une solution consensuelle de la crise globale que nous vivons». La recherche d'une solution consensuelle à la crise globale qui affecte le pays, a-t-il affirmé «est d'une urgence indiscutable», dit-il. «Malheureusement, force est de constater que le pouvoir politique s'est enfermé, jusqu'à présent, dans une attitude autiste face aux appels répétés de partis politiques de l'opposition et de personnalités politiques nationales, en vue de l'ouverture d'un dialogue national salutaire pour le pays», a-t-il déploré. Faut-il pour cela baisser les bras?, s'est-il interrogé. «Certainement pas», répond-il. Il est du devoir de notre parti de continuer et d'intensifier son action,avec les autres forces politiques et les segments de la société civile, pour amener le régime en place à «ouvrir un dialogue politique avec les partis politiques, les personnalités politiques nationales et les représentants de la société civile, pour une sortie de crise consensuelle». «Amener le pouvoir politique à reconnaître que notre pays vit une crise globale, qu'il ne peut être la solution, à lui seul, parce qu'il en est l'origine, qu'il doit abandonner sa prétention obsessionnelle à la pérennité,(...)et accepter le principe de l'alternance pacifique au pouvoir», est-il prôné. «Le dialogue auquel nous appelons ne doit pas être un dialogue pour la forme. Pas un dialogue qui consacrerait le statu quo et qui servirait de faire-valoir au régime actuel, mais un dialogue dont le format, le calendrier, le choix des participants et la finalité seront définis par la voie consensuelle», a-t-il conclu.