Le cinéma résiste face à la montée des plates-formes de streaming Netflix, Amazon ou Hulu. Le premier à résister a été le festival de Cannes. L'année dernière, la présence sur le tapis rouge de deux films produits ou distribués par Netflix la plate-forme américaine de vidéo à la demande avait fait débat: Okja de Bong Joon-ho et The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach. Les films ne sont pas sortis en salles et ont été diffusés directement sur le service de streaming. Ils ont tout de même eu l'honneur d'être en compétition - même s'ils n'ont reçu aucun prix-. Cette année, la porte de Cannes est fermée. Les films diffusés exclusivement sur des services de vidéo à la demande, pourront toujours être présentés à Cannes, mais en dehors de la compétition exclusivement, et ne peuvent prétendre à une Palme d'or. Le premier responsable du festival de Cannes, Thierry Frémaux, a fait cette déclaration dans une interview au Film français, là-même où il annonçait l'interdiction des selfies sur le tapis rouge et la fin des avant-premières pour les journalistes à Cannes. Une mesure qui devrait rassurer les exploitants de salles de cinéma, mécontents de l'exposition offerte à Netflix par le festival. Le débat «Netflix, Amazon et Hulu» n'est pas seulement débattu en France, mais dans toute l'industrie du cinéma. Ce week-end, Steven Spielberg s'est prononcé contre le fait d'attribuer des Oscars aux films diffusés sur ces plates-formes de streaming. «À partir du moment où l'on s'engage pour un format télé, ça devient un téléfilm», a déclaré le réalisateur de E.T. sur la chaîne britannique ITV News. «Ces longs-métrages, qui prennent l'affiche dans quelques salles pour une seule semaine en vue de se qualifier pour la saison des récompenses, ne devraient pas être admissibles aux Academy Awards.» En pleine promotion pour son nouveau long-métrage Ready Player One, Steven Spielberg est revenu sur l'actuel «danger» que peuvent représenter les services de streaming pour les salles de cinéma... La concurrence entre les services de streaming tels que Netflix, Amazon et Hulu et les salles de cinéma traditionnelles est un réel problème pour la profession au cinéma. Le trio Netflix, Amazon et Hulu menace aussi bien la télévision que le cinéma. Désormais, il pousse les Américains et les cinéphiles à regarder des films sur un portable plutôt que dans une salle de cinéma ou une télévision. Le service de la vidéo à la demande (Svod) poursuit son déploiement aux Etats-Unis et au Canada et conquiert chaque année quelques millions de foyers supplémentaires: à fin 2017, ils sont 68,2% à utiliser un service de Svod, soit près de 7 Américains sur 10 qui utilisent un service de Svod. Mais le plus impressionnant est la rapidité avec laquelle cela s'est produit: le nombre d'utilisateurs a progressé de 4,4 points par rapport à 2016, de 12,8 points par rapport à 2015 et de 22,9 points depuis 4 ans. Cette migration du public vers l'Internet menace sérieusement les fréquentations des salles dans le monde et plus particulièrement dans le continent américain. [email protected]