Les Verts ont connu un début de match catastrophique. L'équipe d'Algérie de basket-ball devait disputer hier soir (21h00) à la salle omnisports (la coupole) du complexe olympique Mohamed Boudiaf, une demi-finale de la CAN 2005 contre son homologue du Sénégal. En somme, le cinq algérien était parvenu à se hisser dans le dernier carré de la compétition mais ne pouvait se suffire d'un tel résultat. Il lui fallait, au moins, assurer une place parmi les trois premiers de cette CAN, les seuls qui seront autorisés l'an prochain à prendre part au Mondial qui aura lieu au Japon. C'est dire que les Verts doivent tout faire pour qu'ils ne soient pas les cancres du dernier carré. Pour parvenir à atteindre ce palier, ils ont, lundi soir, énormément sué pour venir à bout d'un Cinq marocain, quatrirème du groupe B et qu'ils avaient l'habitude de battre aisément. Or, ce match qui aurait dû être facile, a finalement abouti à une confrontation très disputée et indécise en raison surtout d'un grand ratage de la part du Cinq algérien. Il est certain que ce dernier a vu, au fil des matches, la pression qui s'exerçait sur ses épaules prendre de l'ampleur. Quand on est conditionné sans arrêt, il arrive que l'on passe à côté et que la peur de mal faire vous pousse à commettre les erreurs les plus invraisemblables. C'est peut-être là l'une des explications au départ catastrophique des Verts qui ont semblé être dans un état second qui leur a fait rater tout ce qu'ils entreprenaient. Le premier quart-temps a, ainsi, été un véritable calvaire pour le public qui croyait que ce match n'allait constituer qu'une simple formalité pour ses favoris. Ce public-là a dû, de la sorte, assister à un extraordinaire passage à vide de ses joueurs incapables d'inscrire le moindre point pendant plus de cinq minutes, commettant des bévues monumentales en attaque (comme celle qui vit Haïf et Benramdane se présenter seuls sous le panier marocain et rater tour à tour l'immanquable) et se montrant très faible en défense. Ajoutons à cela l'absence de Mourad Boughedir toujours blessé et un Ali Bouziane insuffisamment remis de son mal de dos et qui n'a pas dû passer plus de 4 minutes sur le terrain durant tout le match. Devant un Cinq aussi décontenancé, les Marocains ne se sont pas gênés de tenter leur chance pour la réussir. Ils ont ainsi mené 9-0 et ont poussé les organismes (ceux du public bien sûr) à battre des records en matière des décharges d'adrénaline tant le stress était à son paroxysme. Alors que les dernières 5 minutes de ce premier quart-temps étaient entamées, le staff technique algérien a compris qu'il était temps d'opérer des changements car visiblement le Cinq entrant (Boulaya, Bouziane, Atamna, Sayah, Oukid) était dépassé. Il a, donc incorporé Harouni, Haïf et Benramdane pour suppléer les sorties Boulaya, Bouziane et Atamna. Ces changements eurent très vite une réponse positive avec les deux premiers points des Verts obtenus sur deux lancers francs de Sayah. Sous la conduite d'un Harouni très mobile, ils remontèrent leur handicap mais pas totalement puisque les Marocains abordèrent le second quart-temps avec un avantage de quatre points (15-11). Commença alors le festival canon. Depuis le début de la compétition, on avait peu vu le sociétaire du MCA. Les rares fois où il a été incorporé, il a bien tenté d'aider ses camarades mais la réussite n'a pas été avec lui. Lundi soir, il a intégré le Cinq national au départ du second quart-temps et a de suite retrouvé des sensations qui semblaient le fuir. Les Marocains qui faisaient jusqu'ici cavalier seul dans le match, n'ont rien pu faire pour enrayer la tornade-canon auteur, durant ce quart-temps de 14 des 25 points inscrits par son équipe. Celle-ci a pu, ainsi, virer en tête à la mi-temps avec un avantage de 7 points, son adversaire ne réussissant à comptabiliser que 25 points à l'issue de ce quart-temps. 25-21 fut également la marque du troisième quart-temps toujours en faveur de l'Algérie avec un canon toujours efficace (11 points) mais avec une défense terriblement fébrile incapable de s'imposer dans les rebonds et se faisant surprendre par Mustapha Khalfi, le meneur marocain, petit par la taille et qui bénéficiait de trop grandes largesses de la part des Algériens. Des Algériens qui, même en jouant mal, sont parvenus à tenir à distance leur adversaire durant l'ultime quart-temps (18-15) pour terminer le match avec un avantage de 13 points (79-66). Le public avait de quoi chanter victoire mais la manière laissait à désirer. Et contre le Sénégal, cela pourrait être cause d'ennuis.