Les dernières évacuations ont commencé hier En 10 jours seulement, on a compté plus de 45.000 extrémistes rebelles, accompagnés de civils proches, qui ont dû ainsi quitter, les uns après les autres, leur bastion de la Ghouta, les premiers contingents étant ceux de Faylak al Rahmane, au fur et à mesure que les forces syriennes resserraient leur étau... Les rebelles syriens de Jaïch al Islam qui ont alterné durant la semaine dernière le chaud et le froid, acceptant puis démentant tout accord sur leur départ vers Idlib, ont accepté finalement hier, selon une ONG, d'évacuer la dernière poche qu'ils occupaient dans la Ghouta orientale, ancien bastion insurgé aux portes de Damas dont la reconquête totale va indubitablement marquer une nouvelle victoire retentissante de l'armée gouvernementale et du régime syrien. Acculés par un déluge de feu qui a commencé début février et n'a pas faibli jusqu'à ces derniers jours, les groupes extrémistes ont subi un siège rigoureux depuis cinq ans malgré des tentatives sporadiques de ripostes ciblant systématiquement les quartiers de la capitale, Damas, mais ils ont commencé à se départir les uns des autres début mars pour accepter les uns après les autres l'évacuation de leurs positions respectives. Des négociations ont été menées en ce sens par les alliés russes de la Syrie qui sont parvenus à convaincre leurs interlocuteurs rebelles de la nécessité de quitter l'enclave de la Ghouta et de rejoindre les autres factions extrémistes rassemblées à Idlib, au fur et à mesure de la reprise des villes comme Alep, Homs et d'autres. En 10 jours seulement, on a compté plus de 45 000 extrémistes rebelles, accompagnés de civils proches, qui ont du ainsi quitter, les uns après les autres, leur bastion de la Ghouta, les premiers contingents étant ceux de Faylak al Rahmane, au fur et à mesure que les forces syriennes resserraient leur étau afin de concrétiser l'engagement du président Bachar al Assad qui avait averti au tout début de l'année que les tirs sur Damas ne resteraient pas impunis et que l'armée allait reprendre au plus vite toute la zone insurgée de la Ghouta. Un mois plus tard, l'offensive était déclenchée et les groupes extrémistes acculés dans leurs ultimes retranchement avant la reddition totale. Hier, c'est dans la dernière poche insurgée qui comprend la grande ville de Douma longtemps tenue par le groupe Jaïch al-Islam, que les rebelles ont fini par conclure, après plusieurs tergiversations, un accord d'évacuation avec la Russie, alliée du régime syrien. Un accord final a été trouvé entre Jaïch al-Islam et la Russie qui dispose que la police militaire russe pénétrera en premier lieu dans l'enclave puis travaillera de concert avec l'armée syrienne pour organiser le départ des rebelles et de leurs familles ainsi que des autres civils qui souhaitent les accompagner en direction d'Idlib, dans le nord du pays, mais aussi Jarablos et Al bab que contrôlent d'autres insurgés soutenus par la Turquie. Citant des sources diplomatiques, le quotidien syrien Al-Watan a confirmé dimanche dernier qu'un accord avait été trouvé, prévoyant l'abandon par les rebelles de leur artillerie lourde avant qu'ils ne quittent la ville de Douma «vers des régions dans le nord de la Syrie». D'autres médias syriens ont également rapporté cette information relative à un accord conclu avec Jaïch al-Islam sans que ce dernier réagisse d'une façon ou d'un autre pour confirmer ou démentir la nouvelle. A peine cette information diffusée, les évacuations ont commencé dans la ville de Douma, impliquant des centaines de civils parmi lesquels certains étaient blessés, mais aussi les familles des combattants extrémistes appartenant à Faylak al Rahmane et empêchés jusque-là par Jaïch al Islam d'obéir au mot d'ordre de leur mouvement parce qu'ils se trouvent dans cette autre zone. Les bénéficiaires de ces convois surveillés par l'armée syrienne ont tous pris la direction d'Idlib, dans le nord-ouest, une région qui échappe pour le moment à l'autorité du régime syrien, mais dont on sait qu'elle constitue le prochain objectif majeur. Damas avait promis samedi dernier qu'il n'y aurait aucun répit avant que ne soit repris le dernier réduit de la Ghouta et avait renforcé sensiblement ses forces armés tout autour de Douma pour ôter toute illusion à Jaïch al Islam. Avec la reddition de cette faction extrémiste, les groupes terroristes auront subi, une fois de plus, leur pire défaite dans la guerre contre l'Etat syrien depuis les batailles d'Alep et de Homs. «La victoire dans la Ghouta est un clou dans le cercueil des terroristes», a ainsi proclamé samedi soir un officier de l'Armée arabe syrienne dans son intervention à la télévision publique. Anticipant le cours des évènements, les dizaines de milliers de civils qui avaient fui la région avant le déroulement des combats vont commencer à regagner les lieux, en empruntant les mêmes corridors ouverts par les forces gouvernementales et leurs alliés. Comme pour les autres villes reprises l'une après l'autre, le régime syrien se prépare à rétablir les voies de communication et les prestations de première nécessité (eau, gaz, électricité) dans un pays dévasté par la furie terroriste et les calculs des puissances occidentales et régionales qui oeuvrent à détruire le pays. C'est grâce au soutien sans faille de l'allié russe qui n'a pas lésiné sur les moyens militaires et politiques dans son soutien au gouvernement syrien que Damas a non seulement résisté à l'assaut conjugué des extrémistes de tout poil et des puissances coalisées, mais est parvenu depuis octobre 2015 à reprendre le contrôle de plus de 60% du territoire. Ces trois derniers mois, sa priorité manifeste concernait la Ghouta orientale d'où pleuvaient sans cesse des obus et des roquettes sur la capitale, mais maintenant que l'affaire est réglée, un autre objectif se profile dont on devine l'importance sur l'échiquier des offensives prochaines.