Les terroristes d'Al Nosra dans les environs d'Idlib Reste désormais la zone d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, à échapper au contrôle du régime syrien. Cette province a ceci de particulier qu'elle accueille tous les exfiltrés des groupes terroristes, au lendemain des batailles de Homs, d'Alep, de certains quartiers de Damas et...de la Ghouta. Les ultimes soubresauts des groupes extrémistes présents dans la Ghouta orientale ont quasiment pris fin hier, avec l'exfiltration des derniers éléments de Faylak al Rahmane qui a négocié sa sortie de l'enclave avec les négociateurs russes avant d'emprunter le couloir mis en place par l'Armée arabe syrienne. Celle-ci a reçu la visite du président Bachar al Assad mardi dernier, alors que les dernières poches de la rébellion s'affaissaient inexorablement. Désormais, la Ghouta orientale ne constituera plus une menace constante pour la population de la capitale, Damas, où des victimes des tirs de roquettes et d'obus avaient été enterrées quarante-huit heures auparavant. Reste désormais la zone d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, à échapper au contrôle du régime syrien. Cette province a ceci de particulier qu'elle recèle tous les exfiltrés des groupes terroristes au lendemain des batailles de Homs, d'Alep, de certains quartiers de Damas et maintenant de la Ghouta. En effet, au fur et à mesure de son offensive depuis 2015, l'armée gouvernementale a évacué des centaines de milliers de rebelles et de civils dans cette zone, au terme de combats et de sièges particulièrement difficiles. Tous les groupes ont fini par faire allégeance à Fateh al Cham, alias Al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, notamment Jaïch al Islam et Ahrar al Cham assujettis après des affrontements meurtriers. Ainsi, la province d'Idlib est-elle devenue un véritable chaudron, compte tenu de son emplacement stratégique proche de la frontière turque, pays qui soutient activement la rébellion, et également de sa proximité avec la province de Lattaquié qui est le fief de la famille Al Assad et le berceau du pouvoir. Selon de toutes récentes estimations, on parle de 2,5 millions d'habitants pour la seule ville d'Idlib, dont près de la moitié sont des déplacés par les combats. Avant 2011, la majorité des habitants travaillait dans l'agriculture, surtout dans la culture du coton et des céréales, ou à Alep, alors capitale économique et deuxième ville de Syrie, située à une soixantaine de kilomètres. Depuis mars 2015, la ville d'Idlib était sous l'emprise d'une coalition dite Armée de la Conquête (Jaïch al Fateh), composée principalement d'Al Nosra et d'Ahrar al Cham, mais très vite la mouvance terroriste s'est imposée comme le chef de file, profitant de la campagne de raids aériens menée par le régime syrien et son allié russe. Sous sa houlette, le gouvernement du président Bachar al Assad va faire face, à plusieurs reprises, à des accusations de la communauté internationale, pressée par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux, sur un recours supposé aux attaques chimiques comme à Khan Cheikhoun, en avril 2017, faisant 87 morts dont plus de 30 enfants. De façon récurrente, ces accusations sont brandies dès lors que les groupes extrémistes se retrouvent acculés et au bord de l'effondrement comme ces derniers jours dans la Ghouta orientale.La province d'Idlib qui est dans sa presque totalité sous la domination de l'ex Al Nosra, après l'absorption de Tahrir al Cham et de plusieurs autres groupes rebelles islamistes radicaux a vu dernièrement, le 18 février 2018 pour être précis, une fusion entre Ahrar al Cham et la formation Nourredine Al Zinki basés essentiellement dans la zone délimitant les provinces d'Alep et Idlib. Devenus un «Front syrien de libération», ces deux groupes en perte de vitesse essaient de s'affranchir du carcan d'Al Nosra, mais en vain et des affrontements sanglants les ont déjà opposés fin février dernier. Ceci pour dire que la situation est telle que l'offensive en préparation de l'armée syrienne contre Idlib sera sans doute de courte durée, un peu à l'instar de ce qui s'est passé à la Ghouta même si des efforts particuliers sont à prévoir pour mettre à l'abri les civils. Retenue dans le cadre des négociations d'Astana pour être une des zones de désescalade, par la Russie et l'Iran, d'une part, et la Turquie, d'autre part, la région d'Idlib guette de jour en jour la progression inexorable des forces alliées du régime syrien qui avancent depuis Homs et Alep et ouvrent ainsi la voie à l'entrée en scène de l'armée syrienne elle-même. Celle-ci avait, en décembre dernier, lancé une vaste opération dans le sud-est de la province, reprenant le contrôle de plus de 400 villages et localités ainsi que de l'aéroport militaire d'Abou Douhour. Avec le soutien de l'aviation russe, l'armée syrienne a accru la pression sur Idlib, depuis quelques semaines, et tout indique que la nouvelle offensive ne saurait tarder...