Rien n'expliquait une telle réaction de la part d'une équipe qui venait de gagner. Ce qui s'est passé mercredi soir à la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf est ahurissant et absolument scandaleux. Fidèle à ses traditions d'hospitalité, l'Algérie a reçu toutes les équipes participant à ce tournoi africain avec tous les égards. Les organisateurs se sont souciés de leur confort, de leur sécurité et de leur bien-être. L'Angola et le Sénégal sont venus avec des dizaines de supporters. On n'a pas touché à un seul de leur cheveu et ont supporté leurs équipes respectives en toute liberté. Une liberté que n'a pas semblé apprécier l'équipe du Nigeria dont le comportement a dépassé les actes du pire hooliganisme. Cela avait commencé durant le match avec l'agression dont a été victime Ali Bouziane de la part de Nadubem et qui a obligé l'Algérien à réagir puis à se faire expulser avec son agresseur. Cela s'était passé durant le premier quart-temps et le reste du match s'étant passé sans la moindre anicroche, on pensait que tout avait été oublié d'autant que les Algériens avaient accepté leur défaite et que les Nigérians étaient appelés à savourer une qualification pour le prochain Mondial. Près d'une demi-heure plus tard alors que les deux équipes finalistes étaient en train de s'échauffer sur le parquet, les Nigérians sont sortis de leur vestiaire pour se diriger vers la porte d'accès à la salle. Arrivé devant celle-ci, ils sont restés debout à assister aux exercices des Angolais et des Sénégalais. Ils auraient pu rejoindre les gradins mais ils ne l'ont pas fait. Ils étaient mus par un instinct d'agression sauvage car ils voulaient le faire payer cher à Bouziane. Au moment où ce dernier, flanqué de Sayah, est passé devant les Nigérians ils ont été roués de coups par 4 énergumènes bavant de rage. Les quatre énergumènes ont été identifiés: il s'agit du n°4 Kingsley Oginudire, du n°8 Nadubem Muoneke, du n°10 Julius Ninosu et du n°15 Olumide Oyedeji. Sayah a reçu un énorme coup sur le flanc droit qui a occasionné un hématome. Quant à Bouziane, il s'est effondré et le n°15 Olumide Oyedeji n'a pas trouvé mieux que de l'écraser avec ses pieds. S'apercevant du guet-apens dans lequel leurs deux camarades venaient de tomber, les autres joueurs algériens sont venus à la rescousse. D'où une bagarre générale avec des chaises qui volaient de partout et un service d'ordre qui a eu un mal fou à calmer les esprits. Sans doute surpris par la réaction des Algériens, les Nigérians ont vite regagné leur vestiaire dans lequel ils sont restés cloîtrés durant plus d'une heure sous bonne garde de la police algérienne. Pendant ce temps on a fait appel aux pompiers pour qu'ils prennent en charge Bouziane qui a été transféré peu après vers l'hôpital le plus proche sur une civière. Averti, le président de la FABB, M. Mustapha Berraf, a d'abord procédé à l'évacuation des joueurs algériens car ils craignait une autre mauvaise réaction de leur part. Ensuite, il a demandé aux responsables algériens de déposer une plainte pour agression caractérisée de la part des joueurs nigérians. Averti à son tour, l'ambassadeur du Nigeria en Algérie est arrivé peu après et a appris le comportement innommable de ses compatriotes. Craignant pour la sécurité de la délégation nigériane, il a pris sur lui de la diriger vers son ambassade mais il a été averti par les autorités algériennes que quatre joueurs pouvaient être retenus en Algérie, si le procureur de la République venait à le demander. Le diplomate s'est dit prêt à respecter la justice algérienne. Il avait compris que ses compatriotes avaient terni l'image de leur pays en Algérie surtout qu'en leur rendant visite dans leur vestiaire il s'est aperçu qu'il avait été saccagé. Un acte de démence de la part de joueurs qui n'ont rien de sportifs. Un bien triste épisode pour une CAN qui s'était pourtant déroulée dans une ambiance de fête. Les Angolais et les Sénégalais, applaudis et félicités par le public algérien lors de la finale, en était la preuve plus que concrète. Mais, comme nous l'a dit un responsable de la FIBA-Afrique: «Décidément, ces Nigérians ne changeront pas. Là où ils passent ils font du grabuge. Ils se croient en terrain conquis».