L'alimentation en eau potable se fait au compte-gouttes L'adage selon lequel «un malheur ne vient jamais seul» s'applique parfaitement à la wilaya de Annaba. Après la faible pluviométrie, occasionnant la baisse du niveau du barrage alimentant, en eau potable cette wilaya, depuis les barrages Meksa et Chaffia, ce sont les pannes des stations de pompage de ces points d'eau et la station de traitement de Chaïba ainsi que les fuites d'eau, qui interviennent contre une alimentation régulière en eau potable. C'est le cas de le dire de cette situation, où la pénurie d'eau potable semble résister, en dépit de la mise en place d'un plan d'urgence pour faire face à ce problème récurrent. En somme, c'est le scénario de l'été 2017 qui semble se répéter à l'horizon. Aucune amélioration notable n'est enregistrée, puisque les robinets des ménages sont toujours à sec. Pour une raison ou une autre, l'otage est le citoyen qui paye de sa patience et de sa citoyenneté, le tribut d'une gestion, le moins que l'on puisse qualifier de boiteuse. Sinon, comment expliquer qu'au bout de 9 mois, le précieux liquide peine à couler dans les robinets?! Après le remplissage des barrages alimentant la wilaya de Annaba, en l'occurrence Meksa et Chaffia à El Tarf, l'apaisement des ménages a quelque peu pointé du nez, pour que surviennent les sempiternelles pannes de la station de pompage de Meksa et celle du traitement à Chaïba. Une situation mettant à rude épreuve les habitants de Annaba, de par les coupures fréquentes d'eau. Celles-ci persistent toujours, pour cause, la réparation des fuites importantes survenues sur la conduite principale. Les travaux de ces fuites innombrables affectant le réseau de distribution, à hauteur de 30 à 40% de gaspillage des ressources, sont confiés aux entreprises GTH et Hydro-transfert. L'objectif premier de ces travaux est d'améliorer la distribution d'eau durant le mois sacré de Ramadhan et la saison estivale. Cette coupure programmée du lundi au mercredi, et qui semble avoir été engagée, avec la mobilisation de tous les moyens possibles pour approvisionner les quartiers concernés, témoigne de la défaillance du plan d'urgence mis en place, pour faire face à ce genre de situation. Car convient-il de souligner qu'au moment où, l'ADE (Algérienne des eaux) annonce une prise de devant pour la gestion de cette coupure de trois jours, il est à signaler que plusieurs quartiers de la ville de Annaba sont en pénurie d'eau depuis plus de 10 jours. Devant ce cas de figure, on se demande qu'en est-il du fameux plan d'urgence, devant parer à toute situation, dont celle-ci? Ce programme d'investissement d'urgence a été, rappelons-le, adopté à court terme à Annaba pour faire face à la pénurie d'eau potable, même si celle-ci est liée à ce type de travaux. Ce programme, rappelons-le, porte sur la requalification de 32 forages du champ de Boutheldja (wilaya d'El Tarf) pour la mobilisation, à court terme, de 35 000 m3/jour d'eau potable et le doublement sur 22 km de la canalisation Meksa-Lehnichet pour éliminer le problème des fuites qui dilapident 60% du volume d'eau destiné à l'alimentation de la population. Le programme porte également sur la réhabilitation des deux stations de pompage de Meksa et Chaïba, le fonçage de nouveaux forages à travers la wilaya, la résolution d'urgence du problème des fuites d'eau dans la wilaya. Ce programme d'urgence, de court terme, déjà activé et le système d'approvisionnement adopté prévoit, en fonction des quantités d'eaux mobilisées, une alimentation à raison d'une journée sur deux dans tous les réseaux de distribution. Sachant que les besoins de l'alimentation en eau potable de la population de la wilaya de Annaba sont estimés à 160.000 m3/jour et 60% de ces besoins n'étaient plus satisfaits après la baisse du niveau d'eau du barrage Echafia (160 millions m3) l'ayant rendu inexploitable. Ce barrage avec celui de Meksa (60 millions m3) fournissaient l'essentiel d'eau potable de la wilaya. Aujourd'hui, après une saison hivernale relativement pluviométrique, les deux barrages ont enregistré un taux de remplissage très considérable, pouvant assurer une alimentation en eau potable, plus ou moins régulière, la situation est restée inchangée. La pénurie d'eau est le plus souvent due aux pannes de la station de pompage de Meksa ou celle de traitement de Chaïba, objet toutes les deux de travaux de bricolage. Et pour cette fois, la crise d'eau est motivée par les travaux liés à la résolution du problème des fuites d'eau à Annaba! Situation aux conséquences de plus en plus pénibles sur les conditions de vie des populations. Ces dernières qui, dénonçant l'échec de l'ADE dans la gestion de son secteur, qualifient, les promesses des responsables locaux de fiction. Au terme d'un quotidien insoutenable, par le manque d'eau, le cachet insurrectionnel se précise, des habitants du Pont-Blanc, Oued Forcha, Kouba, l'Elysa, M'haffeur, entre autres qui, exaspérés, menacent d'investir la rue, pour crier leur ras-le- bol, pouvant dégénérer à tout moment si l'eau n'arrive pas dans les robinets.