Les Sahraouis crient toujours pour leur indépendance La classe politique marocaine s'est réunie hier à Laâyoune sous la présidence de son chef du gouvernement pour soutenir les dernières déclarations du roi. Le feuilleton continue. Le souverain marocain est en plein délire de persécution. La classe politique du royaume s'agite, la presse fait état de mouvements de troupes en direction du Sahara occidental, à en croire ses manchettes, le royaume serait sur le pied de guerre. «Bruits de bottes au Sahara: les FAR sur le qui-vive» titre le 360.ma. «Sahara... le doigt sur la gâchette», «Le Maroc dévoile un complot algérien», écrit Assabah. «Des renforts militaires marocains se dirigent vers le Sahara», assure Al Massae, qui ajoute que le Maroc n'écarte aucune option pour défendre son intégrité territoriale, y compris l'option militaire. Tout l'arsenal nécessaire, de la propagande pour sensibiliser le peuple marocain à faire face à un danger imaginaire imminent est mis en branle. L'hameçon ne prend pas. Le poisson est trop gros. Les couches populaires sont en proie à des conditions de vie difficiles. Elles sont focalisées sur des revendications que le gouvernement marocain n'a pas satisfaites. C'est donc tout naturellement que le monarque alaouite s'est tourné vers une classe politique corrompue, toutes tendances confondues, pour trouver écho à ses jérémiades. Pour lui confirmer son allégeance. Un certain nombre de partis politiques se sont retrouvés hier à Laâyoune sous la présidence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, pour soutenir les dernières déclarations du roi qui avait accusé l'Algérie de financer et d'armer le Front Polisario. Une déclaration commune a sanctionné cette grande messe. Elle épouse le message adressé par leur roi au SG de l'ONU. «Nous condamnons et rejetons les manoeuvres des adversaires de notre intégrité territoriale à tous les niveaux, en particulier les derniers agissements hostiles du Polisario visant à établir une nouvelle réalité en entamant la tentative de transfert de certains de ses éléments civils et militaires de Lahmada en Algérie vers la zone tampon avec l'appui d'Alger, en flagrante violation de l'Accord de cessez-le-feu et faisant fi de la volonté de l'organe onusien et des résolutions du Conseil de sécurité.» est -il écrit dans le document. Des accusations mensongères vite démenties par le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, qui a déclaré que la Mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) «n'avait observé aucun mouvement d'éléments militaires dans le territoire nord-est». Le monarque alaouite n'a pas pour autant remis les pieds sur terre. Dans sa missive envoyée au chef de l'Organisation des Nations unies qui lui a été remise, le 4 avril, par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita., le souverain marocain a utilisé des propos particulièrement belliqueux contre l'Algérie. Il ne faut pas être grand clerc pour le deviner: l'Algérie qui soutient le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des résolutions votées et adoptées par les Nations unies et de la légalité internationale est classée comme un ennemi par le pouvoir marocain. Non seulement sa classe politique vient de lui emboîter le pas. Elle se veut un relais concernant la question sahraouie et envoie un message clair à l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental ainsi qu'à son secrétaire général. «La seule option pour résoudre ce conflit artificiel est l'autonomie sous souveraineté marocaine telle qu'elle a été proposée par le Maroc comme cadre de négociation...» souligne-t-elle dans sa déclaration. Rappelons-nous, le représentant personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental avait évoqué, le 21 mars, devant le Conseil de sécurité la tenue de négociations directes et sans conditions entre Sahraouis et Marocains courant 2018. Horst Kohler ne sera certainement pas à la fête. Certaines voix affirment qu'il n'est plus dans les bonnes grâces de roi. L'héritier de Hassan II qui ne jure que par son projet d'autonomie pour le Sahara occidental fera tout pour faire capoter sa mission. Ce qui explique la fièvre qui s'est emparée de Mohammed VI...