Avec le recouvrement de l'indépendance, la population n'a pas osé «tendre la main» aux différents plans de développement régionaux et nationaux pour se lancer dans la grande bataille de la reconstruction. Situé au pied du versant sud du Djurdjura, dans la commune de Saharidj, daïra de M'chedallah, wilaya de Bouira, le douar Iwakuren est constitué de deux petites localités: Ighzer et Thadart Ledjdid. A l'instar d'autres populations montagnardes, la sienne vivait de l'agriculture traditionnelle, de l'élevage et de l'émigration particulièrement vers la France et vers les grandes villes du pays. Cette hémorragie, hors du douar, a débuté en 1912. Avec le recouvrement de l'indépendance, la population n'a pas osé «tendre la main» aux différents plans de développement régionaux et nationaux pour se lancer dans la grande bataille de reconstruction. Elle avait toujours fait sien le principe du compter-sur-soi. Le village tire son nom de la fameuse appellation «les Toiles» qui est devenue, par déformation, «l'étoile», une dénomination justifiée par l'essor et le «bond» économique que connaît le village. Qui de nos routiers empruntant les Nationales 05 et 26 n'a pas marqué une halte pour se restaurer ou prendre un café, d'ailleurs très prisé de l'avis de beaucoup de chauffeurs? L'accueil, le service et l'hospitalité ne se paient pas. Il est à noter que la population actuelle du village «l'étoile», devenu Raffour, est estimée à plus de 10.000 âmes. Au fait, n'est-il pas temps de lui reconnaître le statut de commune? Raffour possède deux comités de village, Ighzer Iwakuren et Thadart Ledjdid. Usant en grande partie de leurs propres moyens, les deux comités ont procédé à la construction de leurs sièges respectifs. Notons qu'aucune rivalité n'est à signaler entre eux, au contraire, ils agissent dans la complémentarité totale. Leur contribution à la construction du centre de santé en est la preuve irréfutable. Tout ce qui touche aux vicissitudes de la localité est entrepris dans l'union pour le solutionner. Nonobstant toute cette harmonie, tout ne baigne pas dans l'huile pour les habitants de Raffour. Ayant, récemment, rencontré des membres de l'un des deux comités précités, ils nous feront part des affres qu'ils vivent au quotidien: inexistence d'un réseau de gaz naturel, réseau AEP trop vétuste et non-régularisation, à ce jour, du statut juridique de leur village. Ils sont en attente de leurs actes fonciers depuis des lustres. Nous avons pris attache, par téléphone, avec les responsables de l'APC de M'chedallah, lesquels nous informeront que «le réseau de gaz naturel sera réalisé au cours du premier trimestre 2002». Le premier vice-président de ladite APC nous révélera qu'«une enveloppe d'un milliard sept cents millions de centimes, représentant la quote-part de l'APC lui a été allouée. Ce qui équivaut à 55% du projet. La participation de la Sonelgaz sera de l'ordre de 35%. Les 10% restants seront supportés par les citoyens». Notons que cette participation est la même pour les habitants de Bouaklane, M'chedallah et sa périphérie. Quant au réseau AEP, notre interlocuteur nous apprendra qu'un deuxième château d'eau d'une capacité plus importante que celui érigé en 1970 verra le jour au courant de l'année prochaine. Concernant l'acquisition des actes fonciers, un problème de POS entravait l'opération. Une étude est en cours pour lever cet obtacle. L'année 2002 sera-t-elle celle où les Raffouis verront, enfin le bout du tunnel? C'est tout le mal qu'on leur souhaite.