Toutes ces circonstances ont «été utilisées par certaines parties pour tout remettre en cause et semer le désespoir et l'anarchie au sein de la société algérienne», a relevé Chihab. Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Les propos tenus, hier, par le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab annoncent-ils une tempête politique? Il a dressé un tableau d'une Algérie sérieusement menacée et il ne fait pas dans la démagogie, surtout quand il parle des implications d'une étape «difficile» que traverse l'Algérie à une année du déroulement de l'élection présidentielle. Pour Chihab cela implique «vigilance et sagesse pour y faire face». «L'Algérie s'apprête, une année avant la présidentielle de 2019, à franchir une étape difficile, marquée par un contexte socio-économique inconfortable et une situation sécuritaire incendiaire aux frontières, impliquant le recours à des options relativement difficiles», a soutenu le membre de bureau national du RND, dans une allocution en marge de l'ouverture des journées de formation, organisées au profit des élus locaux de la wilaya de Tipasa. Par ses propos alertes, Seddik Chihab venait-il d'expliciter les propos tenus il y a quelques jours par Ahmed Ouyahia? Dans sa dernière conférence de presse, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et non moins secrétaire général du RND a averti que le «climat politique qui sera chaud» avant la présidentielle de 2019. Toutes ces circonstances ont «été utilisées par certaines parties pour tout remettre en cause et semer le désespoir et l'anarchie au sein de la société algérienne, en usant de la propagande et des rumeurs tendancieuses, relayées par les différents médias, notamment les réseaux sociaux», a-t-il dit. Il a estimé, à ce propos, que «l'expérience de la démocratie en Algérie est en péril», appelant les élus locaux à faire face à «ces défis avec davantage de sagesse et de vigilance, notamment en améliorant leur performance au niveau local et en intensifiant les contacts et la communication avec les citoyens pour juguler cette propagande». Après avoir affirmé que «les autorités publiques ont exprimé la volonté de trouver des solutions aux problèmes, comme ce fut le cas pour le secteur de l'éducation et les grèves successives l'ayant secoué», Chihab s'est interrogé sur les «raisons du blocage qui persiste entre les médecins résidents et le ministère de tutelle», soutenant qu' «il n'y a pas de problèmes sans solutions». Le porte-parole du RND a estimé, dans ce sens, que le «recours répété» par le syndicat des médecins résidents à la présentation de nouvelles revendications, aux «surenchères» et à «l'exploitation des patients», indique que «cette grève renferme des objectifs politiques». «Nous sommes contre l'utilisation du patient comme un moyen de pression politique», a déploré Chihab, ajoutant que «si leurs revendications étaient toutes raisonnables, elles auraient dû trouver une réponse». «Il s'agit là de lectures et d'interrogations qui doivent être posées et non pas des jugements normatifs sur la légitimité de leurs revendications», a-t-il dit. Evoquant la situation des entreprises et les difficultés rencontrées par certaines en matière de gestion et de réalisation des objectifs tracés, le porte-parole a indiqué que «le RND oeuvrait à l'édification de la démocratie, à la consécration de l'acte électoral et à la promotion d'une société cohérente, loin de toute surenchère, pour placer l'intérêt du pays au-dessus de toute considération». Réaffirmant, par ailleurs, que «la démocratie qui ne peut être construite du jour au lendemain nécessite sacrifices et pratique», Chihab a mis en avant l'engagement de son parti à «soutenir les choix et les décisions du président de la République Abdelaziz Bouteflika», affirmant que le RND demeure «fidèle à ses engagements politiques».