«Cette résolution réaffirme... l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination», a relevé avec satisfaction le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif. Le Maroc voulait une résolution taillée sur mesure. Un texte qui pérennise le statu quo. Le Conseil de sécurité de l'Onu en a décidé autrement. L'impasse dans laquelle se trouve le conflit sahraoui est jugée inacceptable par ses membres. La grande nouveauté est venue du mandat de la Minurso qui a été reconduit, mais que pour six mois seulement au lieu des douze habituels. L'essentiel a été préservé, garanti. Le peuple sahraoui doit exercer son droit à l'autodétermination. L'Algérie a pris acte. «L'Algérie prend acte de la nouvelle résolution sur la question du Sahara occidental que le Conseil de sécurité des Nations unies vient d'adopter. Elle relève avec une grande satisfaction que cette résolution réaffirme, une fois de plus, avec clarté, dans son préambule comme dans son dispositif, qu'il n'est de solution à ce conflit, que celle-là qui assure l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif qui a tenu à souligner que le Conseil de sécurité vient de réitérer un soutien sans faille à Antonio Guterres et à Horst Köler à travers ce nouveau texte. Qu'en pense l'Algérie? L'Algérie «ne peut donc que se féliciter du soutien total du Conseil de sécurité au secrétaire général et à son envoyé personnel en vue de relancer, avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit, les négociations en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a affirmé Abdelaziz Benali- Cherif. «Comme elle ne peut que se joindre à l'appel lancé par le Conseil de sécurité aux deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, de reprendre les négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental» a-t-il tenu à préciser. L'Algérie «forme, à cet égard, le voeu que le renouvellement du mandat de la Minurso, pour une période de six mois, incite les deux parties au conflit à prendre part, au plus tôt et sans délai, au cinquième round de négociations que l'envoyé personnel du secrétaire général s'est engagé et s'emploie activement à organiser». En ce qui la concerne, elle «continuera, en tant qu'Etat voisin, d'apporter son plein appui aux efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel et sa pleine contribution à la réussite de leurs efforts». Les points ont été mis sur les «i». Le Maroc qui a tenté de faire diversion à travers sa campagne mensongère où il accusait le Front Polisario de violer le cessez-le-feu dans la zone tampon d'El Guergarat doit remettre les pieds sur terre. La question fondamentale consiste en la reprise des négociations, de bonne foi et sans conditions. Les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sont appelées «à reprendre dans les meilleurs délais, leurs négociations directes». Le Maroc n'a que six mois pour se décider à se mettre autour de la table où le Front Polisario est disposé à s'asseoir. «C'est un tournant qui dénote du grand intérêt que porte le Conseil de sécurité pour hâter la résolution du conflit», a déclaré Mhamed Khadad, le coordonnateur sahraoui avec la Minurso. Le Front Polisario a quant à lui réitéré son engagement «à engager des négociations directes avec le Maroc dans un délai déterminé afin de permettre enfin à notre peuple d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément à la doctrine des Nations unies sur la décolonisation», a-t-il indiqué dans un communiqué qui a fait écho à la résolution du Conseil de sécurité adoptée le 27 avril. La balle est désormais dans le camp marocain.