L'opération de microchirurgie, qualifiée de première en Algérie, est le prélude à tout un programme de formation. Une première en Algérie, cette intervention a essentiellement consisté à opérer une lésion du « plexus brachial ». Le professeur Oberlin et son assistant Zoubir Belkhir ont eu donc à opérer des malades à l'hôpital de Ben Aknoun. L'opération de microchirurgie, qualifiée de première en Algérie, est le prélude à tout un programme de formation. Des séances pourront à l'avenir être assurées par des enseignants qui vont se succéder pour encadrer des cours qui seront suivis de discussions et de présentations. Des projections de films sur les techniques chirurgicales mises au point par le professeur Oberlin, auront également lieu. Ce dernier dont la compétence en la matière est reconnue depuis quinze ans, promet de remettre aux étudiants les data-shows des cours qu'ils pourront réviser, une copie de films d'interventions chirurgicales réelles, avec présentation à chaque fois de cas cliniques, sachant que les cas cliniques correspondront à l'enseignement qui aura été donné la veille. A chaque fois, les étudiants réviseront les cours de la journée en prévision des cas cliniques du lendemain. «Il y aura également évaluation des membres supérieurs, de façon à leur faire réviser leur anatomie et à les stimuler ainsi en permanence pendant toute une semaine de formation» précise le professeur. D'où l'intérêt, révèle-t-il, d'une immersion totale dans ce type d'enseignement. Le Professeur Oberlin, invité donc d'une équipe de chirurgiens algériens qui a à sa tête le professeur Ben Bouzid, a obtenu de son université que les étudiants algériens puissent passer et avoir les diplômes de Bichat en attendant qu'un diplôme national voir le jour. «Il faut que ces diplômes soient reconnus, le professeur Ben Bouzid coordonnera les efforts pour ce faire. Il est temps de lancer les choses en attendant que les universités s'organisent», rappelle -t-il. Selon lui, l'intérêt c'est de donner des compétences permettant d'opérer des patients en attente. Mais également et surtout d'intégrer la formation pour ce diplôme, et de faire traiter correctement toutes les petites urgences et autres petits traumatismes de la main, «nerveux tendineux» qui laissent des séquelles considérables, s'ils restent non traités ou mal rééduqués. «Les jeunes chirurgiens doivent donc s'initier et maîtriser ce genre d'interventions, car explique-t-il, une suture nerveuse bien faite initialement donne de bien meilleurs résultats que toute greffe opérée ultérieurement, trois ou six mois plus tard, autrement dit, il faut faire passer le message que tout ce qui se rapporte aux lésions des petits vaisseaux et des nerfs doit être réparé sous microscope.» Il demeure convaincu que seule la formation des jeunes médecins peut garantir pareil résultat. Le professeur Oberlin cite toutes ces paralysies obstétricales que l'on aurait pu opérer initialement grâce à la microchirurgie. Des paralysies traumatiques qui peuvent être traitées grâce à la technique développée par ses soins, et dont le taux de réussite peut souvent atteindre les 75%. Les patients, retrouvent au bout de quelque temps une fonctionnalité quasi totale de leur membre supérieur. Christophe Oberlin est chirurgien orthopédiste à l'hôpital Bichat de Paris, universitaire et professeur d'anatomie dans le même établissement parisien, il y est responsable de deux diplômes; l'un de microchirurgie et l'autre de chirurgie de la main. Rappelons que les professeurs universitaires ont le droit d'aller quarante-cinq jours par an assister des étudiants ou donner des conférences à travers le monde. Cette fois, la présence du professeur français à Alger est le résultat «d'un contact de chirurgien à chirurgien», soit un contact personnel qui aura rendu l'intervention inédite enfin réalisée dans notre pays et dont on escompte la généralisation. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a donné son accord à cette initiative. Un procédé que l'on souhaite rééditer.