Des accusations qui rompent avec toute retenue et qui nourrissent un tissu de mensonges que dénoncent les observateurs et les politiciens qui appellent au respect de la légalité internationale. L'affaire Maroc - Iran prend une tournure régionale et le Royaume chérifien semble faire une fixation sur son voisin immédiat l'Algérie dans la genèse de cette dernière. La presse marocaine, particulièrement, se met aux ordres de la diplomatie du Makhzen, laquelle est en alerte depuis le déclenchement du différend avec Téhéran. Pour rappel, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran, qu'il accuse d'avoir facilité une livraison d'armes au Front Polisario, (...) via son allié du Hezbollah libanais avec l'intervention de diplomates travaillant au sein de l'ambassade iranienne en Algérie. Loin de se contenter de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, le Maroc tente ainsi d'impliquer notre pays dans ce soudain changement, en alléguant que le Hezbollah est présent sur les territoires de la Rasd. C'est dans ce contexte tendu entre les deux pays voisins que les médias marocains, notamment ceux en ligne, tirent depuis à boulets rouges sur leur cible toute désignée: l'Algérie. Ainsi qu'il s'agisse de Yabiladi, Le 360 ou Maroc presse, le ton est donné: lâcher son fiel sur l'Algérie. Toutes ces publications reprennent en relais les déclarations du département des Affaires étrangères marocain. Aussi, est-il fréquent de relever sur ces sites que du côté marocain, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a répondu qu'il comprenait «l'embarras de l'Algérie, son besoin d'exprimer sa solidarité avec ses alliés du Hezbollah, de l'Iran et du Polisario, et sa tentative de nier son rôle occulte dans cette action contre la sécurité nationale du Royaume». «Quand il s'agit du rôle de l'Algérie dans l'affaire du Sahara et de son soutien flagrant au Polisario, le Maroc n'a pas besoin d'insinuer l'implication de ce pays ni de le «mettre en cause indirectement», selon ce que distille la diplomatie marocaine qui crie à la menace de la sécurité nationale du Royaume. Le Royaume du Maroc dit disposer de données précises, de preuves tangibles, concernant le soutien politique, médiatique et militaire du Hezbollah au Polisario, en connivence avec l'Iran. Les médias du royaume reproduisent en boucle ces propos, sans apporter le moindre argument convaincant. Les autorités marocaines se contentent de dire les journaux du Makhzen, ont pris le temps nécessaire pour étudier minutieusement l'ensemble de ces éléments avant de prendre, en toute responsabilité, leur décision. Mais le suivisme aveugle des titres de la presse marocaine et des sites d'information, en rajoute une couche. «Quand il s'agit du rôle de l'Algérie dans l'affaire du Sahara et de son soutien flagrant au Polisario, le Maroc n'a pas besoin d'insinuer l'implication de ce pays ni de le mettre en cause indirectement», lit-on dans certains éditoriaux, occultant toutes les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et qui mettent le Maroc au pied du mur. «Il est de notoriété publique que l'Algérie, depuis 1975, abrite, arme, finance, entraîne et se mobilise diplomatiquement pour les séparatistes du Polisario», affirment en boucle les médias marocains. Des accusations qui rompent avec toute retenue et qui nourrissent un tissu de mensonges que dénoncent les observateurs et les politiciens qui appellent au respect de la légalité internationale et à celui de l'action des instances internationales habilitées à trancher dans le conflit.