Mokhtar Hasbellaoui a rappelé que le président de la République a «insisté afin que la gratuité des soins soit pleinement consacrée à l'Algérien». A l'heure où le principe de la gratuité des soins en Algérie, fait débat au sein de la société, le ministre de la Santé vient d'annoncer qu'à l'avenir, le malade devra éventuellement participer aux frais de ses soins au niveau de différents hôpitaux. Il précisera néanmoins, que cela ne s'appliquera évidemment pas pour les soins de base et tout ce qui s'y réfère. Ainsi, cette contribution financière du citoyen concernera uniquement les opérations spéciales, à savoir, tout ce qui est en rapport avec la chirurgie esthétique. Et pour cause, celle-ci n'est pas considérée comme étant un soin pour telle ou telle maladie. Mokhtar Hasbellaoui a par ailleurs, indiqué dans des déclarations faites à la Télévision nationale, que le président de la République a «insisté afin que la gratuité des soins soit pleinement consacrée à l'Algérien, par la loi de la santé». Le responsable du secteur a encore indiqué dans ce sens, que l'article 13, contenu dans la nouvelle loi sanitaire a été inspiré de la loi de santé de l'année 1985. Mokhtar Hasbellaoui a relevé que cet article a été adopté dans le but de sensibiliser le citoyen par rapport au fait que l'Etat prend en charge le malade et que «la santé a un coût». Concernant la gestion des structures de la santé, Le responsable a affirmé que les administrateurs bénéficieront d'un pouvoir décisionnel, leur permettant de prendre les décisions qu'ils jugent nécessaires pour alléger les procédures bureaucratiques de toutes sortes. Hasbellaoui a par conséquent assuré que toutes ces entraves seront écartées à l'avenir, et ce, en plaçant les hôpitaux du territoire national sous contrôle des commissaires aux comptes. Pour ce qui est du rôle de la Caisse sociale dans les frais de soins, il fait savoir que la Caisse nationale des assurances sociales, contribue dans le budget des établissements hospitaliers par le biais d'une enveloppe financière dont le montant n'est pas fixé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, précisant que cela est du ressort du ministère du Travail. Il faut rappeler que le volet de la gratuité des soins, compris dans la loi de la santé a fait l'objet d'une controverse, et ne cesse de susciter un débat agité, notamment chez les acteurs de la santé. D'un côté, Mokhtar Hasbellaoui a insisté à maintes reprises sur le caractère «intouchable» de ce qu'il juge être un acquis pour le citoyen algérien. «La gratuité des soins est une ligne rouge à ne pas franchir», avait-il rassuré quelques jours avant l'adoption de la nouvelle loi sanitaire, rappelant qu'il s'agit d' «un acquis national, à préserver, en application des orientations du président de la République Abdelaziz Bouteflika». De l'autre, alors que cette loi très sensible était soumise à discussion au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN), ce texte a été vivement critiqué par des députés de l'opposition. Ces derniers sont même allés jusqu'à demander son retrait, évoquant certains points qui selon eux, menacent de bafouer ce droit. De même pour certains syndicalistes qui ont également pointé du doigt l'incohérence de cette loi sur cette question, expliquant en outre que la visée du gouvernement est de privatiser petit à petit le secteur de la santé. D'aucuns ont déploré le fait que leurs propositions ne soient pas prises en compte dans l'élaboration, ne serait-ce que de l'avant-projet de cette fameuse loi. Pour rappel, la nouvelle loi sanitaire, après de nombreux reports a été adoptée le 30 avril dernier.