tout le monde a présenté un constat alarmant sur la situation de la santé en Algérie Dans une courte intervention qu'il a prononcée à l'issue des débats sur le projet de loi sur la santé, le premier responsable du secteur n'a pas pris la peine d'apporter des clarifications sur les multiples problèmes soulevés par les intervenants. Une réponse peu convaincante. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Mokhtar Hasbellaoui a surfé les préoccupations des députés. Dans une courte intervention qu'il a prononcée à l'issue des débats sur le projet de loi sur la santé, le premier responsable du secteur n'a pas pris la peine d'apporter des clarifications sur les multiples problèmes soulevés par les intervenants. Alors que tout le monde a présenté un constat alarmant sur la situation de la santé en Algérie, le ministre a réitéré brièvement les mêmes déclarations qu'il a faites lors de la présentation du projet de loi. Mokhtar Hasbellaoui a défendu avec force son projet de loi, vivement contesté par les députés et les professionnels de la santé. «Le projet de loi vise à garantir une couverture sanitaire à tous les citoyens sans exception avec une meilleure prestation de service», a-t-il assuré, en précisant toutefois que la gratuité des soins est un acquis irréversible. «Je réitère que la gratuité et l'accès aux soins est un principe consacrée par la loi dans l'article 12 du projet de loi», a-t-il appuyé, en vue de balayer toutes les craintes affichées par les élus du peuple sur les éventuelles conséquences de ce projet sur les citoyens. Voulant couper court aux requêtes de l'opposition qui demande le retrait pur et simple du projet de loi et du service civil, Hasbellaoui a répondu par la négative. Selon lui, «le patient constitue la pièce maîtresse du projet de loi». Il a même écarté tout amendement du service civil. «Nous allons maintenir le service civil en procédant à l'amélioration des conditions de travail», a-t-il dit, en précisant que son département va mettre le paquet pour rendre le service civil plus attractif. L'orateur a expliqué que le projet de loi sur la santé vise également à réduire les disparités entre les régions, tout en insistant sur le maintien du caractère obligatoire du service civil. Revenant sur la relation entre le secteur public et le privé, le ministre a réfuté toute idée de privatisation. «Le secteur privé vient compléter le public dans le cadre de coordination et du respect du principe de la gratuité des soins», a-t-il clarifié en relevant qu'il sera soumis à un cahier des charges. Un député du parti majoritaire a même dénoncé «la réponse expéditive» de Mokhtar Hasbellaoui. Or, les réponses du ministre sont loin de rassurer les députés. Nombreux d'entre eux n'ont pas dissimulé leur mécontentement. «C'est une réponse générale», a affirmé le député du FLN Tigherssine El Houari. Réagissant à chaud, ce docteur en économie, reconnaît sérieusement une contradiction des articles de loi sur la gratuité des soins. L'article 12 stipule la gratuité des soins mais dans l'article 349 on parle d'une participation du citoyen au financement des soins», a-t-il avancé, tout en déplorant l'absence de clarification du premier responsable du secteur. Le député du FFS, Djamel Baloul a également critiqué la prestation du ministre. «Le ministre n'a pas répondu. Son intervention n'a duré que cinq minutes», a-t-il déploré. Ce député de Bouira a appelé carrément au retrait du projet de loi. «Le FFS appelle au retrait immédiat de ce projet de loi et à l'ouverture d'un débat général, associant tous les partis, les professionnels de la santé et les syndicats pour sortir avec un projet consensuel qui apporte des solutions de fond au secteur de la santé», a expliqué cet élu. Selon lui, la gratuité des soins profite aux gens qui ont de l'influence et les riches et non pas aux pauvres citoyens qui se retrouvent forcés d'aller vers le privé. Qualifiant ce projet de dangereux, Baloul soutient que ce projet va remettre en cause la gratuité des soins. Contrairement au constat avancé par la plupart des députés, le chef du groupe parlementaire, Belkacem Belabas a pris la défense du ministre en s'attaquant à l'opposition qui tente, selon lui, de profiter des mouvements de contestation pour faire de la surenchère politique. Enfin, après avoir bâclé les débats en l'espace d'une journée et demie, le projet le plus contesté sera adopté le 30 avril prochain.