«Assad, Belloumi Madjerrrrrrr! Assad, Belloumi Madjeeeeeeer...» Ainsi commentait le speaker lors de la victoire de l'Algérie contre l'Allemagne au Mondial espagnol de 1982. Qui ne connaît pas le pionnier de la presse sportive algérienne? Allez le demander à n'importe quelle personne de la corporation, et la réponse sera, sans l'ombre d'un doute: «Mohamed Sellah». Hélas, depuis lundi, l'on ne pourra plus entendre sa voix puisque l'homme aux 82 bougies s'est éteint en son domicile à Aïn Taya (Alger), des suites d'une longue maladie. Il a été accompagné, hier, à sa dernière demeure au cimetière de Garidi à Kouba par une grande foule: membres de sa famille, amis, collègues mais aussi sympathisants. Durant plus d'un demi-siècle de service, le défunt aura inscrit son nom en lettres d'or. Natif de Damas (Syrie) en 1936, il a accompli toute sa carrière professionnelle, entamée en 1963 comme speaker radio, à la Radio nationale. En 1965, il avait été désigné comme journaliste sportif attitré à la Rédaction nationale de la Chaîne 1 de la Radio nationale. Passionné de sport, il ne pouvait espérer mieux, comme il l'avait toujours dit, lui qui avait joué comme footballeur en Tunisie, à l'ES Tunis en minime et cadet avant d'opter pour le Stade tunisien. Il se rappelait, souvent, son premier envoi d'un commentaire en direct sur les ondes de la Chaîne 1, en janvier 1965. Ce fut à partir du stade du 20-Août d'Alger et de cette première rencontre officielle de l'Equipe nationale algérienne contre la Tunisie, pour le compte des éliminatoires des Jeux africains de 1965. Depuis, il a sillonné plusieurs stades d'Algérie et du monde, avant le célèbre match Algérie - RFA, à Gijon (Espagne) à l'occasion du Mondial 1982. Il avait réalisé, à partir de cette enceinte, un direct époustouflant avec des envolées à la limite guerrières, qui continueront de résonner, à jamais, dans les oreilles des générations de l'époque comme la mélodie heureuse de la victoire des Verts ce jour-là. «Assad, Belloumi Madjerrrrrrr! Assad, Belloumi Madjeeeeeeer»... Sellah avait même oublié, à ce moment, de rendre l'antenne pour l'appel à la prière, histoire de prolonger ce moment juste magique avec les Algériens, au comble de l'ivresse. Ayant pris sa retraite depuis deux décennies, il est devenu par la suite une icône incontournable du sport et des médias, où il est souvent invité à des cérémonies et des réceptions pour l'honorer. Même avec le poids des ans, le défunt fréquentait toujours son milieu professionnel, notamment à travers l'équipe de football de la presse avec laquelle il lui arrivait de jouer des matches de gala. L'autre héros de l'autre héros de Gijon -