Cueille le jour avant la nuit est «un livre d'utilité publique pour tous les publics. Il y a de ces personnes qui, une fois le seuil de la maturité franchi, jettent simultanément deux coups d'oeil : l'un derrière eux et l'autre devant. L'écrivain et journaliste, Hamid Grine, est de cette trempe-là. Il a couru aux trousses du passé, s'est aventuré dans ses méandres et il revient avec un chapelet de leçons. Les siennes. Celles qu'il a reçues de la cinquantaine d'années qu'il a vu défiler devant ses yeux. Hamid Grine ne se contente pas de nous les raconter oralement, mais il prend le soin de les transcrire et d'en faire un livre. Cueille le jour avant la nuit en est le titre. Il vient de paraître aux éditions Alpha Design. «Dans mon livre, vous retrouverez trente ans de vie. C ‘est toute une expérience», a indiqué l'auteur, hier, lors de la conférence de presse qu'il a tenue à l'hôtel Hilton, à Alger, en vue de présenter son livre. Hamid Grine revient longuement sur son passé de journaliste. Sur sa vie privée. Celle qu'il a passée ici en Algérie ou ailleurs, au Maroc où il a occupé le poste de rédacteur en chef d'un magazine. «J'ai essayé, un tant soit peu de réunir tous ces souvenirs que je trouve vraiment instructifs, et de les livrer au lecteur, peut-être qu'il pourrait en tirer des leçons susceptibles de lui servir dans sa vie quotidienne». L'auteur a également évoqué le rôle qu'ont joué tous les livres qu'il a lus. «Chaque livre est une découverte. Et si je savais que je découvrirais une toute petite sagesse dans un bouquin de 700 pages, je n'hésiterais à aucun moment à le lire.» Cela c'est pour dire la relation quasi amoureuse que Grine entretient avec le livre et pour ainsi dire avec la lecture. «Le livre est un ami, un vrai. Il te donne, il ne te prend pas. Il t'apprend, il n'apprend rien de toi. Il te console, te réconforte, te stimule, te réjouit , te divertit...tout cela en restant muet», écrit-il dans Cueille le jour avant la nuit, au chapitre consacré à la lecture. En effet, pratiquement à chaque page, l'auteur ne manque jamais de rendre hommage à tous ces philosophes qui ont efficacement contribué à sa formation spirituelle, si le mot nous le permet. Ainsi, «dans cet ouvrage, nous croisons Sénèque, Epictète, Epicure, Socrate, Pascal, Montaigne, mais aussi d'autres maîtres de la vie qui nous guident sur le chemin de la sérénité et du contentement», écrit Grine. En outre, l'auteur avertit: «Ce n'est pas un ouvrage de disciple, mais d'explorateur qui fait son miel de ce qui l'a aidé à vivre dans une Algérie où, croit-on, il n'est pas toujours facile de vivre. Tout dépend du regard. Regard d'en haut, celui de la distance et de la raison, ou d'en bas, celui de l'agitation et de la passion. Il ne s'agit pas de se lamenter sur sa vie et de vouloir la changer coûte que coûte, mais de changer soi-même». Tel est le message de ce livre «tonique qui sera votre compagnon des bons et mauvais jours.» Tel est le message, oui, mais telle n'est pas l'origine de l'idée de faire ce bouquin. En effet, au début c'était un travail de deuil mal effectué: celui la disparition tragique de l'un ses meilleurs frères. Puis il y a eu le décès de sa mère. Et la boucle est bouclée. C'est une chaîne de malheurs qui ont fait ce bouquin, mais aussi une autre chaîne de petits bonheurs et de joies. Cueille le jour avant la nuit est en définitive «un livre d'utilité publique pour tous les publics : ceux qui cherchent à mieux s'accomplir comme ceux en quête d'un bonheur qui n'est nulle part ailleurs qu'en eux-mêmes».