L'affaire de la vidéo réalisée avec le matériel de l'Union européenne pour délivrer un message politique à l'endroit du chef de l'Etat et de l'Algérie, n'a pas fini de défrayer la chronique. Ainsi après une protestation officielle élevée par le ministère des Affaires étrangères auprès des instances dirigeantes de l'Union européenne, l'ambassadeur de l'Union européenne à Alger, John O'Rourk, a été convoqué au siège du MAE. Reçu par le secrétaire général du ministère, Noureddine Ayadi, le représentant de l'UE à Alger a été chargé de transmettre les protestations des autorités centrales d'Alger. Le haut responsable algérien a «relevé avec indignation et réprobation que l'enregistrement par la dénommée Mme Lefèvre née Haddad, ressortissante belge d'origine algérienne», rapporte un communiqué du MAE, signalant que ledit enregistrement «a été réalisé dans des installations officielles du Parlement européen» Mme Haddad n'a fait, ni plus ni moins que détourner «abusivement des symboles de l'Union européenne pour porter gravement atteinte à l'honneur et à la dignité des institutions de la République algérienne», souligne la même source. Ce constat sans appel étant fait, l'Algérie, par la voix du secrétaire général du MAE, a exprimé «le voeu que l'Union européenne se démarque publiquement de cette manoeuvre et demandé que des actions concrètes soient prises contre les agissements irresponsables de la contrevenante», rapporte le même communiqué. Une exigence, somme toute normale, puisqu'en usant des symboles de l'UE, la fonctionnaire belge implique l'institution européenne dans une manoeuvre politicienne de bas étage et fait prendre le risque à l'UE d'une ingérence dans les affaires d'un pays souverain, avec les conséquences fâcheuses pour l'avenir des relations diplomatiques entre l'Algérie et les pays de l'UE. Outre ce «voeu», le communiqué du MAE rappelle que «l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles a déjà eu à effectuer, sur instruction du ministère des Affaires étrangères, des démarches urgentes auprès des institutions compétentes de l'Union européenne». La réaction énergique de l'Algérie témoigne d'une volonté d'éviter, à l'avenir, toute autre dérive comparable et remet les pendules à l'heure, à savoir que Mme Haddad a abondonné sa nationalité algérienne et, de ce fait, elle n'a pas à s'immiscer dans les affaires de l'Algérie et encore moins usurper des symboles diplomatique pour faire son «show».