Inévitablement, les véhicules fabriqués localement, avec un faible taux d'intégration seront plus chers... Le projet de loi de finances complémentaire pour 2018, adopté avant-hier en Conseil des ministres, prévoit une TVA de 19% sur les collections CKD et SKD destinées aux véhicules montés en Algérie. Avant sa deuxième lecture, la première mouture de la LFC 2018, énonçait l'introduction d' un taux réduit de 9% sur les importations de collections «CKD» et «SKD», destinées aux industries de montages de véhicules en Algérie. Dans l'exposé des motifs de la première mouture de la LFC 2018, le gouvernement a expliqué que «les objectifs tracés par les pouvoirs publics, en faveur des industries de montage automobile, ayant été atteints, leurs efforts en termes d'incitations fiscales seront orientés vers d'autres industries de montage qui ont encore besoin des aides publiques sous toutes leurs formes». Sur un autre plan, la facture d'importation des collections CKD (complet Knock Down)/SKD (semi Knocked Down) destinées à l'industrie de montage des véhicules (toutes catégories confondues) ne cesse de connaître des augmentations, d'après les statistiques des douanes. Cette facture s'établissait à 1,6 milliard de dollars durant les deux premiers mois de l'année 2018. Il faut noter que les constructeurs ayant implanté des usines de montage de véhicules en Algérie ont bénéficié d'une batterie d'exonérations fiscales et parafiscales dont la TVA, pour une période de 5 ans. Toutefois, inévitablement, les véhicules fabriqués localement, avec un taux d'intégration des plus faibles qu'on leur connaît jusqu'ici, seront plus chers. Pour cause, le concessionnaire n'hésitera pas à répercuter, automatiquement, cette augmentation sur le consommateur final. A titre de rappel, inauguré en 2014, le montage automobile, en CKD/SKD, a atteint une cadence de production de 60 000 unités par an, selon des chiffres officiels. En outre, avant qu'elles ne soient abandonnées, des augmentations des taxes sur des pièces détachées allant de 200 à 500% ont été prévues dans la première mouture de la LFC-2018. Malgré l'augmentation de la facture d'importation des collections CKD/SKD, servant au montage des véhicules de tourisme, les usines locales peinent à satisfaire la demande du marché. Les prix de véhicules qui ont déjà connu une courbe ascendante durant les deux années précédentes, seront tirés à la hausse par la dégringolade continue de la monnaie nationale. Par ailleurs, la LFC 2018 a introduit un droit additionnel provisoire de sauvegarde (Dabs) appliqué sur les marchandises, fixées entre 60 et 200% de la valeur de la marchandise.