L'APC est actuellement déficitaire d'au moins 89 milliards de centimes Dans leur machination, les bénéficiaires proposent les espaces en question à la sous-location aux tarifs non négociables fixés à pas moins de 30 000 DA/ mois. L'APC d'Oran vient de traduire devant les tribunaux pas moins d'une cinquantaine de commerçants. Ces derniers, locataires des stands du marché de tissu de M'dina Djedida n'ont pas honoré leurs redevances depuis plus de 12 années. Ladite mesure prise a été motivée suite à la sourde oreille affichée par les commerçants bafouant, de bout en bout, toutes les propositions du règlement à l'amiable leur ayant été formulées, auparavant, par les responsables municipaux. Pis encore, les mis en cause, ne capitulant toujours pas, n'ont, à plusieurs reprises, pas jugé utile de répondre favorablement aux mises en demeure leur ayant été expédiées, à plus d'un titre, par la même municipalité les sommant de payer les frais des loyers des locaux qu'ils occupent. Le marché de tissu de M'dina Djedida constitue l'antre de tous les coups bas et de la tricherie commerciale. Des pseudos commerçants, ont bénéficié des locaux commerciaux dudit quartier. Ils n'ont jamais jugé utile d'ouvrir les portes des biens leur ayant été concédés aux factures dérisoires de 2000 DA/ mois. S'ingéniant dans leur machination, ils n'ont rien trouvé de mieux à faire que de proposer à des tierces personnes les espaces en question à la sous-location aux tarifs non négociables fixés à pas moins de 300 000 DA/ mois. Cela se passe alors que les caisses communales sont quasiment vides. Si ces charognards se sucrent sur le dos de la municipalité, celle-ci est figée dans sa gestion classique en dépêchant chaque soir ses agents de nettoiement aux fins de stériliser, aux frais de l'Etat, les rebuts laissés sur place par des commerçants peu soucieux de la question environnementale. Chez les élus locaux, le consensus est commun en ayant évoqué le rasage du dudit centre commercial populaire pour mettre en place une nouvelle structure avec étages. Et les finances donc? Les débats ont été houleux lors de la dernière rencontre municipale. D'une part, les partisans de la démolition pressent le pas pour passer à l'action, d'autre part, ils plaident pour le recouvrement, d'abord, des redevances détenues par ces mauvais payeurs avant de songer à la mise en place d'une nouvelle structure. La question n'est pas un simple fait à prendre en compte des suites d'une simple réunion de l'exécutif municipal. Idem pour le changement à opérer dans le marché géré par des forces occultes le transformant en une véritable bourse de Wall Street locale. Sinon quelle est cette institution, hormis les forces de l'ordre, pouvant s'aventurer dans les très exiguës rues et ruelles de M'dina Djedida pour sommer les marchands de quitter les lieux sous prétexte du renouvellement dudit marché? Le cas du marché de la rue des Aurès (ex-la Bastille) est édifiant. A plusieurs reprises, l'on est allé jusqu'à dire que ce géant lieu commerçant du centre-ville est délocalisé vers la cave du quartier d'Yghmouracen, ex-Saint-Pierre. Sur le papier, toutes les mesures ont été prises. Concrètement, le suivi et la mise en oeuvre des décisions avalisées sont, dans la majeure partie, enfouies dans les fins fonds des bureaux de responsables concernés. La dernière réunion de l'exécutif communal a été riche en révélations dévoilant les échecs répétés provoqués essentiellement par la gestion hasardeuse des affaires de la cité. Il s'agit très précisément de l'argent qui tarde à renflouer les caisses communales. D'où d'ailleurs l'ouverture des débats sur les 10 «commandements» sur la rentabilisation des biens de cette riche commune algérienne. Aucun ne paye à commencer par la société Optimum Télécom Algérie qui, selon les responsables de la trésorière, «n'a rien casqué depuis 7 ans, alors qu'elle avait un contrat de 11 ans. Idem pour la Seor, cette entreprise chargée de la gestion déléguée de l'eau. La Seor est redevable de 11 milliards. Les factures impayées par les Epic Ermeso, Oran Propreté et Oran Vert sont de l'ordre de 40 milliards de centimes chacune. Les commerçants de Souk El Gsab continuent à ouvrir les rideaux alors qu'ils sont, eux aussi, endettés en ne payant aucun sou depuis 2001. L'enjeu est de taille. L'APC est actuellement déficitaire d'au moins 89 milliards de centimes. Le budget accordé à l'APC d'Oran est en total déphasage avec la réalité. «Il est décidément temps de gagner de l'argent, sinon nous aurons du mal à payer les salaires des communaux», a expliqué le maire d'Oran, Noureddine Boukhatem.