La gare routière des Castors devait abriter un grand espace vert au lieu de servir de lieu de stationnement des taxis et des bus... Les caisses de l'APC d'Oran sont contre toute attente à sec. C'est du moins ce que laisse croire le maire Nouredine Boukhatem en sortant de son silence en fin de semaine pour charger les délégués de secteur, les membres de l'exécutif communal et autres chefs de services les pointant gravement du doigt accusateur. Le maire d'Oran semble avoir bien digéré l'enseignement stipulant que le ton est désormais à dénicher les sources de financement vu la politique d'austérité instaurée par le gouvernement. En réunissant ses lieutenants, le P/APC leur reproche de «persister dans leur léthargie» en ne réagissant pas à une situation imposée de fait, la gestion pour la rentabilisation des biens communaux notamment. Idem pour ce qui concerne le recouvrement des dettes impayées auprès des locataires exploitant des centaines de biens municipaux. Une telle sentence infligée par le maire à l'égard de ses lieutenants n'est sans aucun doute pas un fait du hasard tant que le P/APC a été explicite dans ses «reproches» en argumentant ses dires par le fait que «les services communaux n'engrangent aucun centime dans la cession des bien communaux même à titre de location». D'un ton dur, le maire se lâche en citant les exemples concrets sur d'importants bien communaux exploités par des tierces personnes et autres commerçants sans toutefois faire bénéficier le propriétaire initial, la municipalité d'Oran. Il s'agit, selon le P/APC d'Oran de ces centaines de trottoirs occupés et exploités par des commerçants spécialisés dans la vente des glaces et autres salons de thé et cafés ayant squatté les espaces piétonniers les transformant en terrasses. Mieux encore, le maire est allé loin dans ses questionnements en s'interrogeant sur le «rôle» exact et la responsabilité de ces délégués de secteur dans cette anarchie ambiante à laquelle il est plus qu'impératif de faire face. Coup spectaculaire du maire d'Oran qui a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'exploitation des trottoirs accordée aux cafetiers exerçant dans la ville d'Oran. A travers une telle sortie toute surprenante, le maire d'Oran insinue-t-il des instructions au délégué du secteur Emir Abdelkader situé en plein coeur de la ville d'Oran? Dans cette partie importante du centre-ville, plusieurs dizaines de commerces poussent comme des champignons versant dans le commerce informel aux dépens de plusieurs autres centaines inscrits dans les fichiers du registre du commerce tout en en se conformant à la réglementation en s'acquittant régulièrement des impositions fiscales et autres frais de location des espaces qu'ils occupent. D'autres, tels que décrits par plusieurs commerçants, investissent dans le commerce informel en toute impunité sans se soucier des sorties des contrôleurs aussi bien des services commerciaux que des municipaux. Il s'agit de plusieurs cas relevés dans l'incontrôlable marché des Aurès, ex-La Bastille situé en plein coeur d'Oran. Idem pour les marchés de Maraval, El Hamri et celui de la fripe qui réunissent pas moins de 500 commerçants. «Ces espaces fortement commerçants n'ont pas lieu d'exister tant que les commerçants demeurent de mauvais payeurs», plaide-t-on au niveau de l'APC d'Oran ajoutant qu'«ils sont appelés à disparaître étant donné qu'ils n'engrangent plus rien comme recettes pouvant enfler les caisses municipales». Ce n'est pas tout. L'épineux problème de panneaux publicitaires et leur rentabilisation continuent à constituer un véritable casse-tête chinois pour les responsables locaux. Le projet balisé du temps de Zinedine Hassam Mohamed n'arrive toujours pas à se concrétiser alors qu'il est censé constituer l'une des premières ressources financières municipales tant que plusieurs dizaines d'espaces ont été loués à des boîtes de communications investies dans la publicité. Les échecs de l'APC d'Oran sont répétitifs vu les lenteurs dans la gestion d'importants bien municipaux comme la gare routière des Castors qui devait connaître d'importants changements en la transformant en complexe sportif tout en y réalisant un espace vert. Rien de cela n'a été fait alors que le projet a bel et bien été adopté lors des précédentes sessions communales. Bien au contraire, la gare routière des Castors est devenue le fief et le lieu de repli des bandits l'ayant élue comme domicile les abritant en préparant leurs forfaits ou encore en les accomplissant dans le cadre des agressions qu'ils perpètrent contre des passants et autres voyageurs. En conclusion, plusieurs millions de dinars sont «jetés» vu l'inaptitude, voire l'incompétence des élus locaux quant à prendre leur courage à deux mains en bousculant la situation actuelle marquée par la faiblesse de la rente... pétrolière.