Le niveau actuel des cours du pétrole, celui des réserves de changes de l'ordre de 97 milliards de dollars, une dette extérieure insignifiante représentent autant d'atouts pour doper la croissance. Les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise financière provoquée par la dégringolade des cours de l'or noir trouvent un écho favorable auprès du FMI, qui n'a pas cette réputation de distribuer des bons points à l'emporte-pièce. L'Algérie, qui a réussi contre vents et marées à maintenir son bas de laine autour des 97 milliards de dollars et à renoncer à l'endettement extérieur pour éviter l'asphyxie financière qu'on lui a prédite, est en principe sur la bonne voie. Ce ne sont pas des prévisions chauvines qui l'annoncent. Les échos parviennent du Fonds monétaire international. Une institution financière dont la crédibilité ne peut être remise en cause. Que dit-elle à propos des réformes prises dans le cadre de la diversification de l'économie nationale? «L'Algérie dispose toujours «d'une fenêtre d'opportunités» pour se défaire de sa dépendance au pétrole et asseoir une économie diversifiée grâce à un dosage de politiques économiques, qui concilie ajustement budgétaire et croissance», a-t-elle indiqué dans son rapport d'évaluation de l'économie algérienne. L'institution de Bretton Woods soutient que les autorités disposent encore «d'une fenêtre d'opportunités» pour «atteindre le double objectif de stabilisation macro-économique et de promotion d'une croissance durable» soutient l'institution de Bretton Woods. Le FMI conditionne cependant la réussite de cette entreprise par le recours à un large éventail d'options de financements. Quels sont-ils? L'institution dirigée par Christine Lagarde fait référence à l'émission de titres de dette publique au taux du marché, aux partenariats publics-privés, aux ventes d'actifs et d'emprunts extérieurs pour financer des projets d'investissements ciblés. Ce scénario suggère, entre autres, l'arrêt du financement monétaire dès cette année. Le gouvernement reste engagé dans son plan de consolidation budgétaire qu'il compte reprendre dès 2019 pour rétablir l'équilibre extérieur et budgétaire dans les délais notent les experts du FMI. «Le recours donc, au financement monétaire restera limité dans le temps et les risques qui sont associés à ce mode de financement non conventionnel seront gérés avec rigueur», relèvent-ils tout en évoquant les détails de ces consultations avec les autorités algériennes à ce sujet. Pour le gouvernement l'option du financement non conventionnel est moins risquée que le recours aux emprunts extérieurs. La Banque d'Algérie était en mesure de stériliser les liquidités injectées par le biais du financement monétaire, et par conséquent contenir l'inflation a-t-il assuré. Chat échaudé craint l'eau froide. L'Algérie ne veut pas revivre l'expérience douloureuse de 1990. Le Fonds monétaire international le souligne. «A bien des égards, l'Algérie qui a subi l'ajustement structurel du FMI durant les années 1990 ne veut pas répéter l'expérience de recourir au financement international», fera-t-il remarquer. De l'eau a coulé sous les ponts depuis. L'Algérie avance sur le chemin du développement et assainit la gestion de ses finances. L'institution de Bretton Woods note que «au cours de la dernière décennie, l'Algérie a pris des mesures importantes pour améliorer la gestion de l'investissement public» assure le FMI dans un rapport thématique sur l'efficience de la dépense publique en Algérie, publié mercredi à Washington. L'étude publiée en parallèle avec le rapport annuel d'évaluation de l'économie algérienne, cite à ce titre la création en 2004 de la Caisse nationale d'équipements pour le développement (Cned) qui supervise l'évaluation et l'exécution des grands projets d'investissements publics. «Pour la première fois en 2017, un plan budgétaire a été adopté à moyen terme pour fournir un ancrage clair aux dépenses publiques, ainsi que la fermeture de plusieurs CAS, (compte d'affectation spécial) qui a aidé à renforcer la capacité de suivi de l'exécution du budget.» relève l'institution de Bretton Woods qui rappelle «Les troubles sociaux et les défis économiques des années 1990 qui ont laissé l'Algérie avec des lacunes considérables en termes d'infrastructures et de besoins sociaux», aggravées par la raréfaction des ressources résultant du choc pétrolier de 1986. Une page douloureuse qui a été tournée. «Cette expérience a largement façonné la politique de dépenses publiques dans les décennies suivantes. Depuis la fin des années 1990, l'Algérie a fait des investissements massifs dans la santé et l'éducation pour répondre aux besoins pressants de sa population...» a souligné le FMI. L'Algérie se tourne irrésistiblement vers l'avenir.