La chute des exportations algériennes de pétrole ont eu un impact sur l'économie du pays : inflation en hausse, tassement de la croissance et recul du PIB. Le FMI, dans son dernier rapport, indique que le taux de chômage sera en nette hauss Le taux de chômage en Algérie devrait augmenter à 13,2% l'année prochaine, contre 11,7% en 2017 et 10,5% l'année passée, a indiqué hier le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié à Washington. Le rapport du FMI, repris par l'APS, met ainsi en évidence l'impact des ajustements budgétaires rendus nécessaires par la chute des prix du pétrole, anticipant en ce sens un tassement de la croissance économique à 1,4% en 2017, contre un taux de 2,9% prévu initialement en janvier dernier. Pour l'institution de Bretton Woods, la croissance réelle du PIB de l'Algérie, qui s'est établie à 4,2% en 2016, devrait entamer une nette tendance au ralentissement dès cette année, avant de baisser encore plus sensiblement l'année prochaine à un niveau de 0,6%. Dans le même sillage, le FMI a également revu à la hausse ses prévisions sur l'inflation, dont le taux est ainsi établi à 6,4% pour l'année 2016, contre 5,9% prévu lors de précédentes projections. Pour 2017 et 2018, le Fonds s'attend cependant à ce que l'inflation repasse à nouveau sous les 5% pour s'établir respectivement à des niveaux de 4,8% et 4,3%. S'agissant des équilibres financiers extérieurs, le Fmi évoque un solde du compte courant négatif à -16,4% du PIB en 2016, indiquant toutefois que ce niveau de déficit devrait ensuite se réduire pour passer à -12,3% en 2017 et à -10,2% en 2018. En mars dernier, à l'issue d'une mission d'évaluation de l'économie algérienne menée dans le cadre de ses consultations habituelles avec ses membres, le Fonds monétaire international, convient-il de rappeler, avait jugé nécessaire d'éviter une réduction «trop abrupte» du déficit des finances publiques afin d'atténuer le risque d'un «très fort ralentissement de la croissance». Tout en saluant les ajustements de politique budgétaire amorcés par les pouvoirs publics en réponse au contexte de crise pétrolière, le Fonds n'a pas manqué d'avertir contre une rationalisation trop brutale des dépenses qui viendrait remettre en cause la croissance et l'emploi. «Etant donné le niveau relativement bas de la dette publique, l'Algérie pourrait se permettre un redressement un peu plus progressif des finances publiques que ne le prévoit le budget à moyen terme actuel», ont estimé en substance les experts du FMI, tout en préconisant d'envisager un recours à l'endettement extérieur et à des opérations de privatisations pour rééquilibrer plus graduellement les finances de l'Etat. Aussi, le Fonds recommande entre autres de mettre en place «un système de soutien direct aux personnes les plus défavorisées pour remplacer le dispositif actuel de subventions à l'énergie», de poursuivre les efforts visant à aligner la valeur du dinar sur la situation de l'économie, d'améliorer le recouvrement de l'impôt tout en rationalisant les exonérations, de favoriser l'investissement étranger, et enfin de renforcer la gouvernance et la transparence. Des chantiers névralgiques que l'institution de Bretton Woods préconise de lancer «sans tarder», car il faut un certain temps pour que de telles réformes structurelles produisent leurs effets.