La montée au créneau des anciens membres du bureau politique est qualifiée de «non-événement». Imperturbable face à ses adversaires parmi les anciens membres du bureau politique limogés récemment et ceux de la coordination de certains membres du comité central qui demandent sa tête, le patron du FLN, Djamel Ould Abbès, ne jure que par «fidélité et loyauté absolue envers Son Excellence le président de la République». Tout d'abord, il qualifie la montée au créneau des membres du bureau politiques limogés de «non-événement». Il affirme, également, que «les nominations dans le nouveau bureau politique ont été faites sous les orientations et après consultation du président du parti, qui n'est autre que le président de la République». En réponse à ceux qui lui reprochent de ne pas consulter le comité central, il fait savoir que «le rôle de cette instance se limite à valider la liste des membres du bureau politique proposée par le secrétaire général». De plus, à travers la nomination d'un nouveau BP et remerciement des membres qui ont fait leur temps, le secrétaire général affirme «vouloir apporter du sang neuf à la direction du parti conformément aux résolutions du Xe congrès». S'agissant de la date de la tenue de la session du comité central, le secrétaire général du FLN, ne montre aucun empressement: «On a tout le temps devant nous pour préparer sereinement et tenir au moment opportun cette session»,a-t-il souligné. Selon une source de la direction du parti, «l'élaboration du document final portant bilan des quatre mandats du président Abdelaziz Bouteflika est pratiquement terminé. Il est en phase d'harmonisation du style de sa rédaction avant de l'éditer». «La date de la tenue de la session du comité central est tributaire de l'achèvement dudit document global», indique-t-on encore. Entre-temps, Ould Abbès poursuit l'exécution de l' agenda qu'il s'est tracé. Le FLN compte lancer en fin du mois en cours l'opération de restructuration de ses structures locales. Dans ce contexte, les membres du nouveau bureau politique en collaboration avec les autres cadres et élus nationaux du parti, superviseront l'opération de renouvellement des bureaux de kasmas et des mouhafadhas en prévision des échéances électorales prochaines, notamment la présidentielle de 2019. Dans le cadre de cette opération, le secrétaire général a présidé récemment une rencontre régionale à Constantine regroupant des kasmas et mouhafadhas de neuf wilayas de l'est du pays. «Une rencontre similaire sera tenue vendredi prochain dans la capitale de l'Ouest du pays, Oran», d'après un cadre dirigeant du parti. «Viendra ensuite le tour de la partie sud du pays où une rencontre régionale sera organisée dans la wilaya de Béchar», selon la même source. A titre de rappel, dans un communiqué sanctionnant leur réunion du 4 juin dernier, qui a été suivie de consultations le 18 juin dernier, huit anciens membres du BP, dont Alioui Mohamed, Athmani Salima et Rachid Assas, appellent à la tenue du comité central le 30 juin prochain comme cela était décidé lors de la réunion du bureau politique de 19 avril dernier. Ils qualifient la décision de limogeage par le secrétaire général des 12 membres du BP de «grave et d'illégitime». Selon eux, «cette décision est contraire aux dispositions des articles 35 et 42 des statuts du parti et les article 63 et 71 du règlement intérieur. Ils reprochent à Ould Abbès «d'outrepasser les prérogatives» du comité central, la plus haute instance entre les deux congrès. Ils prétendent que «le secrétaire général du parti a mis fin aux fonctions du bureau politique légitime et élu démocratiquement par le CC, avant de désigner un autre BP en dehors de la session du CC, ajournée depuis 20 mois». «La seule instance habilitée à retirer confiance au bureau politique ou au secrétaire général, deux instances comptables devant elle est le comité central», indiquent-ils. Par ailleurs, ces derniers affirment «ne pas reconnaître cette décision» et qu' «ils se considèrent toujours comme membres du bureau politique». Ils appellent «les militants à la vigilance contre les manoeuvres qui se trament au niveau de la direction du parti», invitant les autorités «à veiller à l'application des dispositions de la loi sur les partis politiques liées à la gestion transparente et démocratique des affaires internes des formations politiques».