Soudain, la roue tourne en sens inverse dans ce mondial russe; le tenant du titre, l'Allemagne, est à terre, au moment où le Brésil a perdu son jeu. Les deux ténors du football mondial faisaient leurs entrées en lice dans cette compétition... et avec quels ratages! La Mannschaft entame mal sa quête de défendre son acquis d'il y a quatre ans, en s'inclinant sur la plus petite des marges face au Mexique. Des Allemands inoffensifs, alors qu'un simple coup d'oeil sur le onze de départ de Löw attestera que cette sélection renferme en ses rangs les meilleurs attaquants de la planète, tels que Müller, Özil, Draxler ou encore Warner, lesquels évoluent un cran devant les insoutenables et chevronnés Kroos et Khedira. Des attaquants, précédés d'une flatteuse réputation, sont encore loin datteindre le niveau d'un Miroslav Klose, dernier avant-centre de classe mondiale qu'ait eu l'Allemagne. «Une Allemagne made in Löw» qui a perdu son atout majeur dans son jeu, qui fut leur efficacité dans le dernier tiers du terrain. Marco Reus, Mario Gomez ou encore le jeune Julien Brandt, appelés à la rescousse par Löw ont emboîté le pas à leurs équipiers, n'étant que l'ombre d'eux-mêmes. Les joueurs allemands, considérés pourtant comme des accélérateurs de jeu, ont tourné au ralenti, ce qui a finalement profité à leurs adversaires. Sur le rectangle vert, ce sont ces derniers, emmenés par l'incontournable Javier Hernández «Chicharito» et le vieux briscard, Rafa Marquez - pour sa cinquième Coupe du monde - qui se montrent plus efficaces, en faisant peu et bien. Un but, signé Lozano, suffit à leur bonheur pour réaliser l'une des plus grandes performances... battre le Champion du monde sortant. La caution aurait pu être encore plus lourde, n'était ce la maladresse devant les cages gardée s par le revenant Neuer. Un peu plus tard, le Brésil tombe de si haut. Donnée comme favori en puissance dans cette rencontre face aux «modestes» Suisses, la Seleçao l'a confirmé, dans un premier temps, en menant au score grâce au très remuant Coutinho: petit crochet et magnifique frappe enroulée en lucarne... sa «spéciale». Mais cela était sans compter sur Zuber, qui remet les pendules à l'heure. Il s'agit du premier but encaissé par les Brésiliens depuis novembre 2017. Alisson, Marcello, Neymar - titulaire et tellement attendu depuis son opération d'un pied début mars -, Coutinho et autre Willian ont manqué cruellement de créativité - pourtant une marque déposée au Brésil-. Des joueurs qui ont manqué, surtout, du coup de reins qui aurait pu leur permettre d'échapper plus souvent à leurs cerbères. Ils ont buté sur le coffre-fort suisse. Bien avant, un autre favori a trébuché; l'Argentine, tenue en échec par l'Islande (1-1), avec un timide Messi, Incapable de donner la victoire à son équipe sur penalty. Antoine Griezmann, lui, et malgré son premier but inscrit en Coupe du monde contre l'Australie (2-1), samedi, est passé inaperçu, obligeant Deschamps à le remplacer à l'heure du jeu. Et sa prestation assez terne suscite déjà des commentaires. Seul «créateur» qui a su tiré son épingle du jeu, le Lusitanien Ronaldo, avec son triplé face à la Roja (3-3), confortant, ainsi, sa forme du moment et se plaçant déjà comme «Pichichi», non de la Liga, mais du Mondial. A partir de demain, et le début des matchs de la deuxième journée, les cartes seront redistribuées et chacun est appelé à assumer son statut. Qui saura, à ce moment, bien tenir sa perche? Wait and see.... Programme d'aujourd'hui 13h Colombie - Japon 16h Pologne - Sénégal 19h Russie - Egypte